Bonne route vers la sainteté...

Publié le 2 novembre 2015 avec les mots-clés: Actualités

Le Père Alfred a prêché le dimanche 1er novembre dans sa paroisse du PERREUX-SUR-MARNE. Comme d'habitude sans papier sous les yeux, au milieu  des fidèles, dans l'allée centrale ...Certains paroissiens lui ont demandé à la sortie le texte de son homélie...qu'il a du mettre par écrit. Voici le texte réécrit, "un peu" expurgé car il a oublié de re-citer sa définition d'un saint...suite à la remarque d'un  enfant : "Un Saint, c'est celui qui laisse  passer la lumière"...à l'image des vitraux des saints dans l'église qui laissent passer les rayons du soleil....80571472_o[1]
Homélie de la Toussaint : Ap 7, 2-4.9-14, Ps 23, Jn 3, 1-3, Mt 5, 1-12.


 

Le premier novembre de chaque année, nous célébrons la fête de tous les saints.  L'Eglise honore ainsi l'immense cortège de ceux et celles (connus ou inconnus) qui ont été de vivants et lumineux témoins du Christ et qui sont maintenant dans la plénitude de l'amour de Dieu (cf. Ap. de Jean, première lecture). Cette fête est aussi l'occasion de rappeler que nous sommes tous appelés à la sainteté, par des chemins différents, parfois surprenants ou inattendus. Elle n'est pas une voie réservée à une élite d'individus : la sainteté concerne tous ceux et celles qui choisissent de mettre leurs pas dans ceux du Christ en vivant la radicalité de l’évangile au quotidien de leur vie. C’est pourquoi, même les actes les plus ordinaires de la vie quotidienne, s’ils sont vécus avec un amour vrai, sont participants à la sainteté de Dieu faisant de nous des saints par la grâce baptismale.
Mais à quoi Dieu nous appelle aujourd’hui, que veut dire être saint, cet appel est-il vraiment pour moi qui me reconnaît fragile, pécheur et faible ? Oui, c’est bien à chacun et chacune de nous que s’adresse cet appel à la sainteté. Si la sainteté était le fait d’avoir toutes les qualités et aucun défaut, personne n'y parviendrait. C'est un chemin exigeant, certes... mais un chemin de bonheur que Jésus Christ nous propose dans son sermon sur la montagne. 

L’évangile des béatitudes sont ''l'auto-portrait du Christ'' qui nous révèlent son visage miséricordieux, doux et humble etc... C'est une invitation à la sainteté et au bonheur éternel avec ce mot qui revient à chaque ligne : “Heureux”. Que nous soyons heureux, n’est-ce pas le désir de Dieu pour chacun de nous ? Non pas qu’ainsi Dieu s’engagerait à nous éviter les épreuves, la souffrance ou la mort, mais ce qu’il désire le plus ardemment pour nous, c’est ce bonheur intérieur qui se manifeste comme un sentiment de paix.

Essayons de le comprendre en reprenant quelques une des béatitudes. La première est celle de la pauvreté qui donne l’impulsion à toutes les autres. A l’inverse, nous savons tous les dégâts que l’âpreté au gain, l’obsession de l’argent peuvent engendrer, y compris au sein des familles. La seconde béatitude est celle des doux. On pourrait penser que la douceur est un signe de faiblesse. Tout au contraire, la douceur exige une grande force intérieure. En se laissant aller à la violence, on tue les relations que nous pourrions construire avec les autres. Il suffit de regarder autour de nous pour constater combien la violence sépare les hommes, provoquant la haine et la mort. Heureux ceux qui pleurent, c’est-à-dire ceux qui sont capables de s’émouvoir devant la peine d’autrui. Le contraire, c’est l’égoïste qui est incapable de compatir, qui ne sait pas pleurer avec ceux qui pleurent, qui s’enferme dans sa tour d’ivoire pour ne pas voir la souffrance des autres ; celui-là ne créera jamais de relations heureuses. Heureux les miséricordieux : nous savons combien le pardon ouvre sur la réconciliation, sur la reprise de relations qui font grandir à la fois ceux qui pardonnent et ceux qui sont pardonnés... En cette année de la miséricorde voulue par notre Pape, je souhaite que chacun et chacune de nous fasse un examen de conscience autour de cette cinquième béatitude : « Heureux les miséricordieux, car ils obtiendront miséricorde ». Sommes-nous bienveillants et miséricordieux les uns avec les autres ?
Enfin, la béatitude des cœurs purs nous parle de ceux dont le cœur est droit. A l’opposé il y a le cœur pervers, le cœur de mensonge, le cœur tortueux, hypocrite. Ce cœur-là ne pourra jamais créer des relations de confiance, des relations durables. Quant à la béatitude de la justice, elle nous rappelle que sans justice, il n’y a pas de paix possible, pas de “vivre ensemble” possible et donc pas de bonheur. La vraie justice consiste ainsi à « s'ajuster » d'abord à la volonté de Dieu qui veut notre bonheur. Ainsi, les béatitudes nous tracent un chemin où des relations aimantes pourront s’établir. Si l’on s’écarte de ce chemin, on s’écarte de la possibilité d’avoir des relations vraies, fraternelles avec les autres comme avec Dieu, on s’écarte du chemin de la sainteté et du bonheur.

Que cette fête de tous les saints ne nous décourage pas en pensant que la sainteté est le fait seulement de quelque personnes exceptionnelles, mais au contraire qu’elle nous redise l’espérance de Dieu pour nous, la confiance de Dieu qu’une sainteté cachée, modeste mais réelle est à notre portée. Bonne route vers la sainteté ! P. Alfred KAMWANGA, aumônier territorial.