Elsa, chargée de mission en communication numérique
Je m’appelle Elsa, je suis étudiante en communication et chargée de mission en communication numérique au sein de l’équipe nationale. Auparavant cheftaine louveteaux-jeannettes, je viens en aide de temps en temps pour encadrer les jeunes. Je suis rentrée dans le mouvement à l’âge de 7 ans, mais je n'ai pas fait les pionniers-caravelles. Aujourd’hui, j’en ai 21 et je suis dans ma 12ème année de guidisme.
Qu’est-ce qui t’as donné envie de devenir scout ?
Sans hésiter je dirais mon frère. Je ne savais pas vraiment ce que c’était, mais en le voyant s’amuser des étoiles pleins les yeux et partir l’été avec ses copains, ça donnait envie. Mes parents m’ont inscrite dès que j’en ai eu l’âge et même un peu avant. À l’âge de 7 ans, je suis devenue jeannette dans le groupe de Notre-Dame de Vie, car à cette période les filles et les garçons n’étaient pas co-éduqués. J’apprenais la vie en communauté, à faire des constructions et à devenir peu à peu autonome. J’étais une enfant assez discrète, sportive et pleurnicharde lors des camps à cause de l’éloignement avec mes parents, mais au plus je grandissais au plus je devenais débrouillarde et apprenais à « couper le cordon ». Le scoutisme ne remplace pas l’école et ses enseignements, mais je ne peux qu’affirmer que c’est une école de la vie. En effet, c’est une école dans la nature qui nous apprend à vivre en communauté, à accepter les différences des autres, à transmettre des valeurs telles que la solidarité, l’entraide ou encore le sens de l’engagement.
Qu’est-ce qui t’as le plus marqué dans ces années scoutes ?
Je dirais sans hésiter : ce sont les rencontres que j’ai pu faire. Les personnes que j’ai rencontrées et dont j’étais proche étant enfant font, en grande majorité, toujours partie intégrante de ma vie actuelle. Certaines partent et puis, reviennent quelques années plus tard pleines de surprise. Mais celles que j’ai pu faire il y a moins de 4 ans, sont celles dont je suis le plus proche aujourd’hui. Au-delà des adultes et jeunes adultes, j’aurai toujours des enfants et des jeunes qui m’auront marqué. Certains sont des jeunes que j’ai pu suivre depuis leur plus tendre enfance, et dont, j’ai la chance de voir grandir et mûrir encore aujourd’hui. Etre dans le scoutisme, depuis toutes ces années, m’a grandement aidé dans ma construction identitaire, mais également dans la socialisation avec l’autre. On est entouré de personnes qui ne nous ressemble aucunement, parce que chaque être est unique, et parce qu’on nous apprend à vivre et à travailler avec les différences de chacun cela nous permet aussi d’en faire notre force.
Par ailleurs ce qui marque en tant qu’encadrante, je dirai que cela a été les moments de préparation et le jour des promesses des jeunes. On travaille pour et avec les jeunes dans le but de leur faire comprendre l’importance que peut avoir la promesse. Un moment où dans la construction du texte de promesse, je me rappelle que certains nous ont dit « le scoutisme m’a sorti des jeux vidéo » ou encore « j’ai trouvé de vrai ami ». Le scoutisme vient en aide aux jeunes qui ont dû mal à s’intégrer dans la société, dans les écoles et leur permet de se sociabiliser.
Néanmoins, je dirais que c’est aussi le changement de mission et de fonction qui m’a marqué. Passer d’une fonction où on est à chaque fois au contact des jeunes à une fonction qui est plus dîtes de « bureau », cela m’a fait assez bizarre au début. Quand on est cheftaine, on est globalement dans une maîtrise où on a tous plus ou moins le même âge. Aujourd’hui et depuis maintenant deux ans, je me retrouve dans une équipe où je suis « l’enfant ». Je suis la plus jeune et je peux facilement avoir 10 ans d’écart avec des personnes de l’équipe. Mais j’adore ! On a un apport d’expérience mutuel qui est fou. Toutes les différences que nous avons dans cette équipe se trouvent être notre force. Les spécialités de chacun permette de faire monter en compétence les autres. Je suis souvent connectée à la cherche de nouveautés et de choses originales qui pourraient nous aider. Très à la page de ce qu’il se passe, j’adore travailler en équipe pour rapporter, discuter sur ce qui se fait aujourd’hui et comment on pourrait exploiter les idées.
Pourquoi as-tu décidé d’être chef ?
Je me rappelle encore quand j’ai décidé de revenir dans le groupe, j’avais envoyé un SMS aux responsables de groupe en fonction à ce moment-là un peu mode « Cadeau de Noël, je reviens dans le groupe… ». Mon frère était déjà chef quand j’ai annoncé mon retour à ma famille et naturellement, je me suis tournée vers lui pour savoir vers quelle tranche d’âge il valait mieux que je commence. J’ai donc repris chez les louveteaux-jeannettes. C’est un âge où on commence travailler l’autonomie, les valeurs et l’apprentissage des constructions. Les jeunes sont l’une de nos plus grandes sources d’inspirations. On est là pour eux. On se dépasse pour les faire rêver et les faire grandir. C’est ce plaisir-là qui m’a décidé à devenir cheftaine. Avoir le plaisir de voir les jeunes grandir, mûrir, mais surtout les sourires sur leur visage et le simple « merci » est l’une des plus grandes récompenses qu’une cheftaine ou un chef peut avoir. Par ailleurs lorsque j’étais à la place des jeunes, je voulais plus tard transmettre ce que mes chefs et cheftaines m’avaient transmis. C’est aussi ça d’être encadrant(e) : faire rêver, apprendre, transmettre, passer le relais et témoigner. On a tous une histoire à raconter et à transmettre qui regorge de spécificités. Chaque encadrant(e) possède un talent caché qu’il mette à profit des jeunes ou non. Ce qui permet d’avoir des maîtrises assez diverses pour faire gagner en compétence un jeune sur plusieurs fronts en même temps.
C’est quoi pour toi être cheftaine ?
Pour moi, être cheftaine c’est avoir envie de travailler pour et avec les jeunes et sa maitrise. Etre capable de s’engager et d’aller au bout de son engagement pour avoir la chance de voir grandir les jeunes qui sont à notre charge. On s’engage dans un métier, oui c’est aussi un métier d’être animateur/animatrice, dans lequel nous sommes bénévoles et où nous donnons de notre temps pour faire rêver les jeunes, les rendre plus autonomes, plus débrouillard, etc. Mais c’est aussi, gagner en expérience et en maturité. Etre cheftaine, cela nous éduque et nous aide pour notre insertion professionnelle future. En effet, cela m’a permis de développer mes compétences et de travailler celles que je viens de découvrir grâce aux diverses formations que le mouvement nous propose. De plus, c’est un rôle à double sens, nous éduquons et instruisons les jeunes, mais eux aussi dans un certain sens nous éduque sur d’autres domaines sans qu’ils le sachent.
Nous avons un rôle important dans la construction identitaire d’un enfant. Nous ne sommes pas une figure parentale, mais nous les cadrons. Nous ne sommes pas leurs amis, ni leurs frères ou sœurs, mais on est toujours là pour eux. Nous sommes à l’écoute, force de conseils et sommes détenteurs de secrets que les enfants nous partagent parce qu’ils ont confiance en nous. Parfois pour un enfant, il est plus aisé de nous parler, parce qu’on n’est pas de la famille et qu’en nous, il peut trouver un regard bienveillant et une oreille attentive.
Par ailleurs, il y a une tout autre dimension à prendre en compte également. Etre encadrant(e) permet aussi d’aider des personnes. En rejoignant le groupe, on trouve une nouvelle famille sur laquelle on peut toujours compter et des amis, dont on sait que quoiqu’il arrive dans la vie on pourra toujours venir vers eux chercher des conseils, une oreille attentive, une épaule… et ce, même s’il peut y avoir un écart d’âge important.
Si tu devais conseiller quelqu’un qui hésite à s’engager dans le scoutisme, que lui dirais-tu ?
Rejoins une aventure hors du commun qui est 100% d’aventure, 100% nature et sans conservateur ! Viens découvrir le scoutisme le temps d’une journée ou d’un week-end, cela ne t’engage à rien à part venir et te laisser porter par l’ambiance, les encadrant(e)s et les jeunes. Promis, on ne mord pas ! C’est facile de rentrer dans le scoutisme, mais c’est plus difficile de s’arrêter.
Le mot « engagement » peut faire peur, mais l’une des meilleures aventures qui peut t’arriver. Certes il y a du temps à donner, mais ce n’est rien face à ce que te rendent les enfants. En plus, tu n’es jamais seul(e). Tu es toujours entouré(e) d’une maîtrise et d’autres personnes qui sont là pour t’accompagner.
Tout comme l’intitulé « dimension spirituelle » peut faire peur. Nous sommes effectivement un mouvement catholique mais nous sommes ouverts à tous. Quelques soient ta religion, tu peux nous rejoindre et ce ne peut être que du plus pour les jeunes et nous de découvrir ou d’en savoir plus sur ta religion et ses principes.
Tu as la vingtaine, des idées pleins la tête, curieux/curieuse, dynamique, (un peu) fou et envie d’accompagner des jeunes géniaux à grandir et devenir des citoyens éclairés, actifs et artisans de paix ? Alors rejoins-nous ! La seule chose que tu regretteras, c’est quand tu devras un jour t’arrêter.
Le scoutisme en 3 mots ?
Aventure, Amitiés, Partage.