Marielle, cheftaine et membre du projet JADE
Je m’appelle Marielle, j’ai 26 ans et suis préparatrice en pharmacie. Je me suis présentée à la rentrée de Septembre 2017, après qu’une amie m’est proposée de tenter l’aventure chef. « Même sans expérience, viens, t’as le profil ! » J’ai découvert alors un mouvement, jusque là, assez peu connu pour ma part. Et ce groupe, dans lequel règne la solidarité et la bienveillance. Des valeurs qui me sont chères, et qui ont fait que je me suis tout de suite sentie bien. A ce moment-là, je n’avais pas la moindre idée du chamboulement de vie qui m’attendait…
Qu’est-ce qui t'a donné envie de faire un projet solidaire ?
L'idée de s'engager dans un projet solidaire est un rêve d'adolescente. Ça me tenait vraiment à cœur, mais je ne savais absolument pas comment concrétiser cette idée. Au sein du scoutisme, j’ai découvert les Compagnons. Ces jeunes étudiants aux chemises vertes qui réalisaient de tels projets, forçaient mon admiration. De plus, être chef, c’est très précieux. Il n’y a rien de plus beau que de transmettre des valeurs à des jeunes, en les faisant rêver. Un projet solidaire, c’était aussi leur montrer que tous ensemble, on peut réaliser de grandes choses dans une démarche de solidarité. Aux yeux d’un jeune, un chef est un modèle. C’est notre rôle d’être inspirants pour que leur génération soit riche de belles actions et remplie d’espoir, malgré l’actualité parfois déroutante.
Comment votre équipe s’est formée ?
Une équipe de compagnons avait fait la rétrospective de leur projet en Mongolie. Une projection encourageante, qui, à la fin, avait suscitée les échanges. Avec quelques chefs, on a alors évoqués l’idée de réaliser un projet de ce type. N’étant plus en âge d’être compagnons, on a appris qu’il existait les projets JADE (Jeunes Adultes départ à l’Etranger). Très rapidement, notre équipe de 5 s’est formée. Etudiants ou salariés, chef et cheftaines, on avait entre 21 et 30 ans. On se connaissait à peine. Dans la vie, on a parfois des doutes avant de se lancer. Là, c’était pour chacun d’entre nous, une évidence ! On s’est fait confiance. Nos valeurs d’engagement et notre persévérance étant similaires, on est parti du principe que ça ne pouvait que fonctionner. Alors on s’est embarqués dans cette aventure, sans le moindre questionnement. Un pari osé, mais un beau projet à la clé !
Quel était votre projet ?
Au bout de quelques mois, on a trouvé notre partenaire. L’association Kaloob, crée en 2007 par les augustins de l’Assomption aux Philippines. En 2013, le pays et plus particulièrement la région de Tacloban, ont violemment été touchés par un typhon. Notre projet a été de construire un chemin en dur, dans le village de Sitio Anido, pour relier les maisons aux infrastructures. De plus, il a permis aux villageois de se rendre au travail ou à l’école sans avoir leurs uniformes salis par la boue, évitant ainsi toute forme de discrimination.
Qu’est-ce qui t'a le plus marqué dans ce projet ?
La force de notre équipe ! Au cours des deux années de préparation du projet, on a tous eu nos moments de doutes, nos appréhensions. Notre accompagnateur pédagogique nous aidait lors de certains passages difficiles. Hormis ces moments de « creux », nos 5 personnalités différentes nous ont fait grandir. Quand l’un flanchait, les autres le reboustait. Ensemble, on a évolués, on s’est surpassés, et surtout s’est portés, du début à la fin !
Pour ma part, j’étais particulièrement inquiète sur le fait que nous allions passer 3 semaines ensemble, H24. Entre la cohabitation et la fatigue, je craignais quelques disputes. Mes équipiers étaient persuadés du contraire. Finalement, on ne pouvait espérer un projet aussi fluide, sans la moindre vague. Les clés de notre réussite : Une communication franche, avec des débriefings tous les soirs. Et notre motivation quotidienne. Tous les 5, nous avions les mêmes perceptions du travail, et ça, ça n’a pas de prix dans un tel projet. Demain c’est à refaire, je prends les même et je recommence ! Sans hésiter !
Que dirais-tu aux futurs compagnons pour les motiver ?
D’être motivés, soudés, et engagés ! Ça me parait essentiel d’être capable de compter les uns sur les autres et de constater que l’on avance dans la même direction, ensemble, et avec le même optimisme.
Le projet en 3 mots ?
Complémentarité, Apprentissage, Dépassement de soi.
Si tu devais conseiller quelqu’un qui hésite à s’engager dans un projet solidaire, que lui dirais-tu ?
Que l’hésitation, c’est la peur ! Alors affrontes ta peur, franchis tes barrières (que tu te créées parfois tout.e seul.e) et fonce ! La seule chose que tu as à perdre, c’est de grandir ! Et dans les jours qui suivront, tu constateras à quel point ce projet t’a merveilleusement transformé.e…