Témoignages

Chefs, cheftaines, responsables de groupe, chargés de mission... Ils témoignent de ce qui les pousse à être bénévoles au sein de l'association.

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Marielle, cheftaine et membre du projet JADE

Je m’appelle Marielle, j’ai 26 ans et suis préparatrice en pharmacie. Je me suis présentée à la rentrée de Septembre 2017, après qu’une amie m’est proposée de tenter l’aventure chef. « Même sans expérience, viens, t’as le profil ! » J’ai découvert alors un mouvement, jusque là, assez peu connu pour ma part. Et ce groupe, dans lequel règne la solidarité et la bienveillance. Des valeurs qui me sont chères, et qui ont fait que je me suis tout de suite sentie bien. A ce moment-là, je n’avais pas la moindre idée du chamboulement de vie qui m’attendait…

Qu’est-ce qui t'a donné envie de faire un projet solidaire ?
L'idée de s'engager dans un projet solidaire est un rêve d'adolescente. Ça me tenait vraiment à cœur, mais je ne savais absolument pas comment concrétiser cette idée.  Au sein du scoutisme, j’ai découvert les Compagnons. Ces jeunes étudiants aux chemises vertes qui réalisaient de tels projets, forçaient mon admiration. De plus, être chef, c’est très précieux. Il n’y a rien de plus beau que de transmettre des valeurs à des jeunes, en les faisant rêver. Un projet solidaire, c’était aussi leur montrer que tous ensemble, on peut réaliser de grandes choses dans une démarche de solidarité. Aux yeux d’un jeune, un chef est un modèle. C’est notre rôle d’être inspirants pour que leur génération soit riche de belles actions et remplie d’espoir, malgré l’actualité parfois déroutante.

Comment votre équipe s’est formée ?
Une équipe de compagnons avait fait la rétrospective de leur projet en Mongolie. Une projection encourageante, qui, à la fin, avait suscitée les échanges. Avec quelques chefs, on a alors évoqués l’idée de réaliser un projet de ce type. N’étant plus en âge d’être compagnons, on a appris qu’il existait les projets JADE (Jeunes Adultes départ à l’Etranger). Très rapidement, notre équipe de 5 s’est formée. Etudiants ou salariés, chef et cheftaines, on avait entre 21 et 30 ans. On se connaissait à peine. Dans la vie, on a parfois des doutes avant de se lancer. Là, c’était pour chacun d’entre nous, une évidence ! On s’est fait confiance. Nos valeurs d’engagement et notre persévérance étant similaires, on est parti du principe que ça ne pouvait que fonctionner. Alors on s’est embarqués dans cette aventure, sans le moindre questionnement. Un pari osé, mais un beau projet à la clé !

Quel était votre projet ?
Au bout de quelques mois, on a trouvé notre partenaire. L’association Kaloob, crée en 2007 par les augustins de l’Assomption aux Philippines. En 2013, le pays et plus particulièrement la région de Tacloban, ont violemment été touchés par un typhon. Notre projet a été de construire un chemin en dur, dans le village de Sitio Anido, pour relier les maisons aux infrastructures. De plus, il a permis aux villageois de se rendre au travail ou à l’école sans avoir leurs uniformes salis par la boue, évitant ainsi toute forme de discrimination.

Qu’est-ce qui t'a le plus marqué dans ce projet ?
La force de notre équipe ! Au cours des deux années de préparation du projet, on a tous eu nos moments de doutes, nos appréhensions. Notre accompagnateur pédagogique nous aidait lors de certains passages difficiles. Hormis ces moments de « creux », nos 5 personnalités différentes nous ont fait grandir. Quand l’un flanchait, les autres le reboustait. Ensemble, on a évolués, on s’est surpassés, et surtout s’est portés, du début à la fin !

Pour ma part, j’étais particulièrement inquiète sur le fait que nous allions passer 3 semaines ensemble, H24. Entre la cohabitation et la fatigue, je craignais quelques disputes. Mes équipiers étaient persuadés du contraire. Finalement, on ne pouvait espérer un projet aussi fluide, sans la moindre vague. Les clés de notre réussite : Une communication franche, avec des débriefings tous les soirs. Et notre motivation quotidienne. Tous les 5, nous avions les mêmes perceptions du travail, et ça, ça n’a pas de prix dans un tel projet. Demain c’est à refaire, je prends les même et je recommence ! Sans hésiter !

Que dirais-tu aux futurs compagnons pour les motiver ?
D’être motivés, soudés, et engagés ! Ça me parait essentiel d’être capable de compter les uns sur les autres et de constater que l’on avance dans la même direction, ensemble, et avec le même optimisme.

Le projet en 3 mots ?
Complémentarité, Apprentissage, Dépassement de soi.

Si tu devais conseiller quelqu’un qui hésite à s’engager dans un projet solidaire, que lui dirais-tu ?
Que l’hésitation, c’est la peur ! Alors affrontes ta peur, franchis tes barrières (que tu te créées parfois tout.e seul.e) et fonce ! La seule chose que tu as à perdre, c’est de grandir ! Et dans les jours qui suivront, tu constateras à quel point ce projet t’a merveilleusement transformé.e…

Retour sur le PIOLANTA 2019

Nous voilà quelques mois après le PIOLANTA. Mais qu'est-ce que le PIOLANTA ? C'est un événement unique au territoire Alpes-Provence qui rassemble toutes les caravanes. Un événement initié par la caravane de Carpentras en 2016. Le PIOLANTA est un week-end où jeunes comme chefs peuvent venir s'amuser, se confronter, se dépasser et vivre ensemble. Un week-end placé sous l'animation et la surveillance d'une équipe d'organisation composée d'une dizaine de chefs et cheftaines.

Depuis trois éditions, ils font rêver les plus jeunes avec ce projet. Chaque année, tout en gardant l'esprit de "survie" de la première édition, le PIOLANTA vit pour les jeunes et est créé par des jeunes. Et ces jeunes, qui sont dans l’organisation, cherchent à faire ressortir des valeurs : la solidarité, le dépassement de soi, le vivre ensemble, etc.

Aujourd'hui, on vous propose de revenir sur ce PIOLANTA avec l'édition 2019 en image !

Retour sur le Conseil National des jeunes avec Nicodème

Nicodème est louveteau dans la peuplade 1 sous la responsabilité d’une maîtrise menée par Marielle. C’est lors de l’assemblée territoriale à Grans, en mars dernier, qu’il fut élu pour faire partie des jeunes qui monteront porter la voix du territoire au conseil national des jeunes. Un conseil qui s’est déroulé en parallèle de l’Assemblée Générale, le 25-26 mai dernier à Jambville. Aujourd’hui, il nous fait part de cette riche expérience.

Avant d’arriver, tu connaissais Jambville ?

« J'en avais entendu parler, mais je n'y suis jamais allé. »

Qu’est-ce que ça fait d’être au milieu d’autant de personnes ?

« Une grande joie. »

Tu as été élu pour représenter le territoire au niveau du conseil des jeunes, mais qu’est-ce que ça veut dire ?

« Ça veut dire que j'ai représenté la parole de tous les louveteaux-jeannettes du territoire. »

Qu’est-ce que tu penses du fonctionnement du conseil des jeunes ?

« C'est super, car ça permet de donner la parole à tous les enfants du mouvement et c'est très important parce que le mouvement est fait pour les jeunes. »

Qu’est-ce qui t’a le plus marqué ?

« C'est quand tous les territoires étaient rassemblés au moment du repas. »

Qu’est-ce que tu dirais à quelqu’un qui hésite à se présenter pour représenter le territoire au conseil des jeunes l’an prochain ?

« Je lui dirai : " Vas-y, c'est super ! " »

Qu’est-ce que tu dirais aux chefs et cheftaines qui aimeraient mettre en place le conseil des jeunes au sein de leur unité ?

« C'est une bonne idée pour donner la parole à vos jeunes pour la transmettre au groupe, au territoire puis au national. »

Et vous, jeunes et chefs / cheftaines seriez-vous prêt à mettre en place le conseil des jeunes au sein de votre unité ?

Retour sur l'Assemblée Générale avec Clément

Clément est chef d’unité de la tribu 1 de Carpentras, il s’investit dans la vie du groupe à son échelle en faisant grandir les jeunes, mais aussi les grands. Lors du week-end de cohésion au Mont-Serein en janvier dernier, il fut élu pour représenter le groupe lors de l’Assemblée générale de l’association qui se trouvait du 25 au 26 mai dernier, à Jambville. Accompagné par la délégation du territoire, il a appris à connaître encore plus le mouvement et à être acteur sur des décisions importantes en étant votant sur des résolutions et des amendements. Aujourd’hui, il nous fait part de cette riche expérience.

C’était quoi Jambville pour toi avant d’arriver ?

« Jambville, pour moi, c'était LA base scout, le truc de fou qui t'en met plein la vue, dans ta vie scoute il fallait passer au moins une fois à Jambville : le château, le lieu des jamborees, de formations, etc.
C'était où il y avait les grandes têtes pensantes du scoutisme et LE lieu à voir !
»

Qu’est-ce que ça fait d’être au milieu d’autant de personnes ?

« Être au milieu d'autant de personne, c'est hyper porteur parce qu'on sent bien qu'on a toutes les mêmes valeurs et qu'on est tous là pour une chose : faire avancer le mouvement.
Et puis ce climat d'accueil, de bienveillance portée par tous ses gens, c'était incroyable !
»

Tu es représentant associatif, mais qu’est-ce que ça veut dire ?

« Pour moi, être représentant associatif ça veut dire que je vais représenter mon groupe. Je suis élu à travers mon groupe pour porter leur parole au sein de l'assemblée générale, on me donne un pouvoir de vote, une voix à portée donc une certaine responsabilité à assumer. »

Pourquoi as-tu voulu représenter ton groupe à l’AG ?

« J'ai voulu représenter mon groupe à l'AG parce que cette année, je me suis énormément investi dans mon groupe, et je comprenais beaucoup mieux qu'elle visait, il avait pour le moment, ce qu'il voulait mettre en place. Et puis parce que l'AG me semblait être une chose à ne pas rater dans la vie d'un scout pour comprendre et prendre conscience de comment agissait le mouvement pour les jeunes, pour la planète, etc. »

Qu’est-ce qui t’a le plus marqué ?

« Ce qui m'a le plus marqué : c'est la place et la mise en valeur de la parole des jeunes. C'est vraiment un mouvement pour les jeunes et par les jeunes ! Mais tout en gardant à l'écoute ce que les plus expérimentés ont à dire, ce qui nous donne un moment festif, mais aussi à l'écoute et efficace ou de grande décision sont prise.
Le mieux pour illustré ce que j'essaie de vous dire c'est cette phrase dite lors de l'AG par Marie, présidente des Scouts et Guides de France : « La force du mouvement, c'est son intergénérationnalité.
»

Qu’est-ce que tu dirais à quelqu’un qui hésite à devenir représentant associatif l’an prochain ?

« Mais fonce, il n’y a même pas à hésiter ! Tu vivras un moment unique dans ta vie de scoute, ta vie d'adulte. Et si tu t'intéresses de près à ce que met l'association en place pour faire vivre un scoutisme de qualité à ses jeunes tout en étant soucieux de son avenir. Ce rassemblement est fait pour toi ! »

Alors, toi aussi tu es prêt à rejoindre l'aventure ?

Crédits photos : © Rachel Roland

Rébecca, cheftaine scouts-guides

Salut, moi c’est Rébecca, j’ai 21 ans. Je suis étudiante en nutrition et je suis dans ma 8ème année de scoutisme.

Qu’est-ce qui t’a donné envie de devenir scout ?
Je suis arrivée dans le scoutisme par mon père qui m’y a inscrite lors d’une journée des associations. A ce moment-là, je n’avais pas du tout envie de devenir scoute car j’avais la tête pleine de préjugés. Et comme vous voyez 8 ans plus tard, j’y suis encore, comme quoi…

Qu’est-ce qui t’a le plus marqué dans ces années scoutes ?
Le scoutisme est une aventure à part entière qui nous prend tout entier et la liste des choses qui m’ont marqué pourrait être longue. Cependant, si je devais m’arrêter à 1 ou 2 choses, je dirai la dimension humaine. On vit des choses très très fortes émotionnellement parlant, on partage des moments et des émotions incroyables avec des personnes toutes aussi incroyables. Cette association permet de faire la rencontre de centaines de personnes qui nous font grandir et nous marquent pour toute la vie. La connexion avec la nature et le retour à l’essentiel avec l’apprentissage de valeurs et de techniques de vie dans la nature représente également une chose qui m’a marquée et me marque encore.

C’est quoi pour toi être chef ?
Pour moi être chef, c’est apprendre aux jeunes à vivre dans la nature, à acquérir de l’autonomie, vivre en communauté et j’en passe. C’est faire rêver les jeunes par des jeux et des imaginaires toujours plus fous. C’est aussi beaucoup d’investissement, mais auquel on ne fait plus attention quand on voit le sourire sur le visage des jeunes et leurs évolutions.

Pourquoi as-tu décidé d’être cheftaine ?
Après 4 années à vivre le scoutisme en tant que jeune à apprendre tous les jours de mes chefs et à rêver grâce à eux, j’ai eu envie de faire la même chose : transmettre, faire rêver.

Si tu devais conseiller quelqu’un qui hésite à s’engager dans le scoutisme que lui dirais-tu ?
Je sais que le terme de l’engagement peut faire peur mais le scoutisme est une aventure très enrichissante qu’on ne peut pas regretter. Elle nous permet de vivre des moments et faire vivre des moments qu’on ne peut vivre ailleurs. Mais aussi nous fait évoluer et nous permet de faire évoluer les autres. C’est l’éducation des jeunes par les jeunes grâce aux jeux tout en habitant autrement la planète et c’est une expérience que je souhaite à tout le monde de vivre. Et puis, il faut tester pour savoir.

Le scoutisme en 3 mots ?
Nature, Rencontres, Valeurs

Théo, chef scouts-guides

Je m'appelle Théo, étudiant en Management et Gestion de Projet. Je suis devenu chef à la suite de mes différentes années scoutes et j’ai commencé aux louveteaux quand j’avais 8 ans. J’en ai aujourd’hui 23.

Qu’est-ce qui t’as donné envie de devenir scout ?
Au début, ce sont mes parents qui m’ont « forcé » à y aller. Je ne voulais pas y aller puisque je ne savais pas ce que c’était.
J’étais un petit garçon très timide et le scoutisme m’a ouvert aux autres. Très vite, je me suis rendu compte que c’était une chance d’appartenir à ce groupe. J’y ai appris énormément : j’ai compris ce qu’était l’autonomie, le service et la joie de vivre.
Le scoutisme nous met dans des situations où nous devons faire des choix, on nous fait confiance même si nous sommes jeunes. En quelques années, très jeune, j’ai appris à « diriger » une petite équipe, en organisant des sorties et des week-ends. Cela m’a également appris à m’engager, à faire de mon mieux, à vivre en collectivité avec les autres et à être sensible à l’intérêt commun, prioritaire sur son intérêt personnel.

C’était une véritable école de la vie pour le jeune adolescent que j’étais en pleine jeunesse branchée et connectée.

Qu’est-ce qui t’as le plus marqué dans ces années scoutes ?
Beaucoup de choses à la fois ! Je pense tout d’abord que c’est l’envie de participer à l’éducation des jeunes.
Une des choses formidables lorsqu’on est chef, c’est de voir la progression des jeunes qui nous sont confiés, de les voir grandir, s’épanouir et mûrir. On apprend à faire passer l’intérêt des jeunes avant le nôtre, et paradoxalement cela nous fait aussi grandir, nous épanouir, puisque là le terme « servir » prend tout son sens. Etre chef reste une formidable expérience qui nous profite autant qu’à nos jeunes, et le simple merci d’un jeune à la fin d’un camp vaut toutes les heures passées à la préparer. C’est une récompense énorme.

Pourquoi as-tu décidé d’être chef ?
Au commencement, nous avons pour la plupart la vingtaine ou à peine plus, souvent étudiants, dynamiques, rieurs, un peu fous peut-être…. Et nous avons décidé, à peine sortis de notre adolescence, de nous occuper d’enfants au sein du scoutisme. Une grande majorité d’entre nous est issue de ce même scoutisme, a suivi sa pédagogie et s’est toujours dit inconsciemment en regardant ses chefs qu’un jour se serait lui le chef. Car le scoutisme c’est ça : passer le relais, être témoin et témoigner à son tour. Apprendre et transmettre aux plus jeunes ce qu’on nous a appris et transmis. Demandez à n’importe lequel d’entre nous, être chef ça prend du temps : préparation des camps, des sorties, des réunions, des week-ends, de la pédagogie, monter les dossiers de camp, la trésorerie, l’infirmerie, les conseils de groupe et puis il faut se former, rendre des comptes sur nos activités…. Bref, être chef ce n’est pas seulement occuper les jeunes un après-midi et s’en retourner comme si de rien n’était.

Alors pourquoi le faisons-nous ? Bien entendu nous ne sommes pas salariés, nous ne touchons pas d’argent pour le travail que nous accomplissons. Peut-être est-ce pour cela que nous sommes de moins en moins nombreux à le faire. Alors y gagnons-nous quelque chose ou sommes-nous seulement un peu fous de gaspiller notre temps dans le scoutisme alors que nous pourrions être payés à faire des choses semblables ailleurs ?

Certes nous ne recevons pas d’argent mais nous gagnons tellement plus…. Nous sommes riches.

Riches de sourires et de visages radieux, riches de remerciements et de regards gratifiants, riches de moments émouvants et de partage, riches de tout ce que nous apportent ces enfants avec qui nous passons presque autant de temps qu’avec nos familles. Nous les connaissons, nous les aimons, nous les suivons de nombreuses années durant, nous passons avec eux la plupart de nos week-ends, nous partons en camp avec eux et même loin d’eux nous restons leurs chefs. Nous savons leurs défauts et leurs qualités, leurs résultats à l’école, leurs activités, leurs envies, leurs rêves, leurs peurs, ce qui les fait rire, ce qui les fait pleurer et quelques fois nous savons même des choses à leur sujet que nous sommes les seuls à connaître, ils nous confient leurs secrets comme des trésors.
A combien s’évaluent les trésors d’un jeune ? Je suis heureux de ne pas être payé pour être le chef de mes Scouts-Guides car sinon je n'aurai pu donner de réponse à cette question. Ils nous apportent à chaque fois un bonheur inestimable, des perles de vie offertes avec sincérité et spontanéité qui nous font dire que nous sommes chanceux d’être chef. Et je vous mets au défi de trouver quelque part un chef scout qui accepte d’être payé pour ce qu’il fait car certes nous donnons beaucoup mais nous recevons mille fois plus. Peut-être qu’être chef est notre façon de garder à l’esprit que l’argent ne peut pas tout acheter, qu’il y a des choses qui ne sont pas quantifiables et ce sont ces choses-là les plus précieuses : l’amitié, la fraternité, le partage, l’entraide, l’écoute, la liberté, l’amour, le dépassement de soi et l’ouverture aux autres…. Et bizarrement ce sont les fondements de notre mouvement. Coïncidence ? Je ne pense pas.

C’est quoi pour toi être chef ?
Pour moi être chef c'est plein de rebondissements, c'est choisir de consacrer du temps aussi bien dans la préparation que dans les moments avec les jeunes, c'est des rencontres, c'est vivre le scoutisme et leur apprendre des petites choses de la vie. Être chef c'est aussi et surtout vouloir faire grandir les jeunes et inconsciemment grandir aussi.

En devenant chef avec les scouts-guides, je me rends compte que non seulement j’apprends à me surpasser pour d’autres, mais qu’en plus ce sont eux qui me l’apprennent.
Etre chef, c’est transmettre des valeurs, des passions, des témoignages de vie aux plus petits.
Etre chef, c’est aimer avant toute chose, et aider. Le scoutisme apporte, à ceux qui acceptent de les recevoir, des valeurs d’aide, de partage, d’estime de soi, de courage, … bref, c’est une manière de vivre qui se transforme vite en leçon pour chacun quand il s’agit d’affronter le monde avec ou sans son foulard et sa chemise.
Être chef, c’est compatible avec les études. Mais à condition, comme pour tout, de ne pas faire passer sa passion avant son travail (dur dur) ! Etre chef aide même, je pense, à poursuivre ses études dans le sens où on est amené à se dépasser et à s’autogérer. Après, je ne dis pas que mes résultats ont augmenté avec le scoutisme … Mais tout est une question d’organisation.
Etre chef ça ne s’improvise pas. On peut avoir toute la bonne volonté du monde, cela ne suffit pas. Il faut également avoir une certaine force de caractère et de l’autorité pour s’imposer, tant auprès des jeunes que des parents.
Etre chef c’est être prêt à se découvrir par le service, c’est une aventure avec sa maitrise, avec les responsables du mouvement. C’est un engagement important, surtout lorsqu’on a un long passé de scoutisme derrière soi.
Etre chef c’est aussi renoncer à beaucoup de choses et tout d’abord à soi, mais jamais inutilement car en retour on est récompensés, entre autre par le bonheur que l’on éprouve à voir grandir et s’épanouir une Tribu par le jeu et la pédagogie.

Donc pour répondre concrètement à la question « C’est quoi pour toi être chef ? », je dirais que c’est une expérience unique à vivre, qui nous apporte beaucoup et qui nous permet d’apporter beaucoup. La seule joie des jeunes quand ils sont en week-end ou en camp suffit à redonner la motivation et l’envie de continuer.
Aujourd’hui, ce n’est pas l’école qui nous apprend à nous débrouiller seul dans la nature. Ce n’est pas elle non plus qui nous apprend à aimer les autres malgré leurs différences, à être généreux, ou encore à être serviable. Ces valeurs se perdent, et les scouts les entretiennent.

Si tu devais conseiller quelqu’un qui hésite à s’engager dans le scoutisme, que lui dirais-tu ?
Si quelqu’un hésite à devenir chef, c’est qu’il est déjà dans la bonne voie. Oser venir essayer, c’est le pas le plus difficile à franchir. Une fois qu’on y est, il est difficile d’en partir.

L’engagement peut parfois faire peur pourtant il n’y a rien à perdre mais beaucoup à gagner, aussi bien personnellement que professionnellement.
Accompagner des jeunes est l’un des plus beaux dons de soi que l’on puisse faire à l’autre. Alors il faut essayer, cela n’engage à rien, sinon à donner le meilleur de soi-même pour guider ceux dont on n’attend rien au départ, mais qui te rendront bien plus que ce tu aurais pu imaginer.
L’aspect spirituel peut également intimider mais l’avantage de ce mouvement est qu’il est ouvert à tous et c’est d’autant plus enrichissant. 

Pour résumer, laissez-vous le temps de venir découvrir le scoutisme car « être chef scout c’est vraiment la classe ».

Alors si toi qui lis ces quelques lignes tu as la vingtaine ou à peine plus, si tu es dynamique, rieur et un peu fou, si tu as du temps, si tu n’as pas peur de ce qu’implique le rôle de chef, que tu as envie d’agir et de partager tout ce qui pour toi n’a pas de prix, alors peut être es-tu un chef qui s’ignore.
Finalement, je t’encourage à t’engager et la seule chose que tu regretteras, c’est de devoir arrêter un jour.

Le scoutisme en 3 mots ?
Apprentissage, Engagement, Partage.

Mathilde, cheftaine pionniers-caravelles

Je m’appelle Mathilde, j’ai 23 ans et je suis infirmière en pédiatrie. Je suis scoute depuis 15 ans et c’est ma 7ème année en tant que cheftaine.

Qu’est ce qui t’as donné envie de devenir scout ?
L’année de mes 9 ans, mes parents ont repris la responsabilité du groupe scout de Pertuis, qui était plus ou moins en train de fermer. Suite à leur engagement, je suis arrivée chez les louveteaux-jeannettes. Dans mes souvenirs on ne m’a pas vraiment demandé mon avis, mais j’y retrouvais mes copains de l’école et du caté, on jouait, on partageait, les chefs étaient sympas... Alors je suis restée ! D’année en année, des copains nous ont rejoint, nos chefs nous ont suivi jusqu’aux compagnons, on faisait des projets de plus en plus fous... Même si la motivation n’était pas toujours présente avant d’aller en week end, une fois sur place avec tout le monde, c’était un vrai bonheur.

Qu’est ce qui t’as le plus marqué dans ces années scoutes ?
Enormément de choses m’ont marquées durant toutes ces années de scoutisme. Tous les camps sans exceptions font partie des meilleurs souvenirs de vacances. Le Tour du Mont Blanc que nous avons fait aux pionniers reste un de nos plus beaux exploits. La cohésion de groupe était omniprésente, l’entraide et le dépassement de soi également. Sans parler des paysages !

En troisième année pio, lors du camp, nous avons décidé de réitérer notre promesse scoute. En effet, nous étions un groupe très soudé et certains d’entre nous savaient que leurs années de scoutisme s’arrêteraient à la fin du camp. Nous avons donc, après les promesses des premières années, réitérer notre promesse de garder en nous le scoutisme, et de continuer à partager ces valeurs durant toute notre vie. C’était un moment très intense et émouvant.

Lors de ma quatrième année de cheftaine, j’ai sorti les rames, et je suis allée rechercher mes amis, anciens scouts, pour qu’ils viennent compléter ma maitrise louveteaux. J’ai passé une de mes plus belles années et un de mes plus beau camp. Partager cette semaine avec ceux qui étaient avec moi quelques années plus tôt, encadrer la relève avec eux, je ne pouvais pas rêver mieux pour cette dernière année aux louveteaux !

Je ne peux pas finir ce paragraphe des évènements marquants sans évoquer mon changement de groupe et l’accueil qui m’a été réservé. En effet, pour diverses raisons j’ai décidé de quitter le groupe de Pertuis pour découvrir le groupe de Carpentras. J’arrivais avec une douzaine d’année de scoutisme dans les pattes, une direction de camp, un PSC1... De quoi ravir les responsables de groupe ! J’avais aussi mes interrogations : comment se gère un groupe aussi important, comment vais-je m’intégrer ?.. Je n’ai pas mis longtemps à avoir de belles réponses, et la maitrise que j’ai intégrée a été géniale. Je les remercie d’ailleurs sincèrement pour nos moments de partage et ce qu’ils m’ont apporté.

Pourquoi as-tu décidé d’être chef ?
J’ai décidé d’être cheftaine, principalement pour rendre tout ce qu’on m’avait apporté. Pour moi c’était évident. Je ne pensais pas commencer si tôt (en terminale) car j’étais compagnon, et préparais mes concours pour entrer en école d’infirmière en plus du BAC. Grosse année. Pourtant, l’un de nous était devenu chef louveteaux et m’a sollicité pour faire les week end, n’ayant pas de cheftaine dans la maitrise. J’ai accepté et été présente dès que je pouvais sur les journées, week end ou réunions.

Je m’étais toujours dis que je deviendrai cheftaine. J’avais ce besoin de transmettre tout ce qu’on m’avait appris, de faire rêver mes jeunes autant que lorsque j’étais à leur place. J’avais passé de si belles années qu’il fallait que je permette a d’autres de faire pareil.

C’est quoi pour toi être chef ?
Être chef c’est « des sacrifices » : ne pas aller à telle soirée parce qu’il y a week end avec les jeunes, c’est passer du temps sur les dossiers de camp plutôt que sur les réseaux, c’est donner une ou deux semaines de ses vacances scolaires, ou pire : de ses congés annuels, c’est aussi entendre de la famille dire « quand tu rentres on ne te voit pas, c’est tes potes et les scouts, nous on n’existe pas ».

Mais être chef c’est surtout du partage avec les jeunes, quelque soit leur âge. C’est les voir grandir et évoluer. C’est voir leurs sourires et leurs exclamations « On peut couper des arbres ?! Trop bien ! ». C’est voir les jeunes fiers de ce qu’ils ont fait. C’est partager et se lier d’amitié avec les chefs de la maitrise, du groupe et même du territoire.

Être chef, c’est pouvoir se former et pas n’importe comment. Vivre un camp entre adulte en donnant tout ce qu’on peut sur un imaginaire de fou, et des activités dignes d’un camp préparé pendant 3 mois. C’est avoir l’occasion d’échanger avec d’autres, avec des formateurs expérimentés.

Être chef c’est penser péda ou pas péda. C’est penser et vivre scout. C’est râler sur intranet, sur les tentes numérotées mais mal rangées, sur les jeunes et leurs téléphones... C’est également vivre des messes avec des centaines de scouts. C’est recevoir l’engagement de ses co chefs, et de ses jeunes. C’est principalement créer de beaux souvenirs, pour soi et pour les jeunes.

Être chef c’est s’embarquer dans l’organisation d’évènements territoriaux, et savoir que ça va bien se passer car on a les mêmes idées et mêmes envies.

Être chef c’est, si on le souhaite, prononcer son engagement devant qui ceux qui nous sont importants. Mais c’est surtout vivre quotidiennement le scoutisme. C’est garder ces valeurs et les partager.

Si tu devais conseiller quelqu’un qui hésite à s’engager dans le scoutisme, que lui dirais tu ?
N’hésite pas, fonce ! Aucun témoignage ne permettra de retranscrire ce qu’il s’y passe réellement. Il faut le vivre pour le comprendre. Tous ces termes peuvent faire peur, paraitre bizarre et inconnus, mais tu vas vite t’y habituer et intégrer dans ton langage quotidien.

Si tu aimes la nature et la vie en collectivité, si tu as les valeurs d’ouverture et de partage, c’est sûrement fait pour toi.

Fais juste attention, si on met les pieds dans le scoutisme c’est souvent pour quelques années et c’est dur de le quitter !

Le scoutisme en 3 mots ?
Partage. Rencontres. Valeurs

Alors les CompaFutés, le Pérou ?

Les CompaFutés, une équipe qui a su rebondir parmis les embûches de la vie. Ils sont allés au Pérou en août 2018. Rébecca et Elisa nous font un retour sur cette riche expérience.

Pouvez-vous vous présenter ?

Nous sommes une équipe issue d’un jumelage entre Carpentras et Toulon ! Nous sommes 4, Elisa, 19 ans étudiante et Toulonnaise et Rébecca, Marguerite et Martin, 20ans et Carpentrassiens !

Quel était votre projet ?

Notre projet devait consister à aider Cerelias, une association qui se trouve dans la forêt Amazonienne côté Pérou qui soigne des animaux trouvés dans les trafics et qui les remet à la vie sauvage lorsqu’ils sont en état de santé suffisant. Le principe de l association est que ce sont les animaux qui sont libres et les humains en cage. Il était convenu plusieurs choses mais après avoir passé 5 jours dans la forêt Amazonienne, notre projet a pris une nouvelle tournure et nous sommes re-descendus en ville pour aider l’association autrement. Nous avons donc parler d’elle partout durant 10 jours, mais aussi, peint le mur d’une école, ramasser les déchets dans la ville de Tarapoto avec des locaux (nous sommes d’ailleurs passés à la télé locale), nous avons également aider à faire un potager dans l’école, nous avons vendus des cartes postales à l'effigie de l’association dont les bénéfices revenaient à l’association. Notre projet a été une superbe expérience.

Qu’est-ce qui vous a le plus marqué dans ce projet ?

Rébecca : Énormément de choses m’ont marqué mais je dirai, les différentes rencontres que l’on a fait, qui ont toutes été très forte, la gratitude que l’on a reçu en échange de très peu finalement.

Elisa : les rencontres avec les gens de associations (Marisol notamment qui était quasiment tout le temps avec nous) et les scouts (péruviens et français)

Qu’est-ce que vous diriez aux futurs compagnons pour les motiver ?

Rébecca : Il ne faut JAMAIS perdre espoir, même si le chemin est long et parfois compliqué il faut se battre car l’arrivée en vaut la chandelle, et il n’y a rien de plus beau que de donner à ceux qui en ont besoin.

Elisa : Tout est possible si on le veut vraiment !

Votre projet en 3 mots ?

Rébecca : Du partage, des sourires, des découvertes

Elisa : rencontres, partage, aventure

Alors, toi aussi tu es prêt à monter un projet et rejoindre l'aventure ?

Elsa, chargée de mission en communication numérique

Je m’appelle Elsa, je suis étudiante en communication et chargée de mission en communication numérique au sein de l’équipe nationale. Auparavant cheftaine louveteaux-jeannettes, je viens en aide de temps en temps pour encadrer les jeunes. Je suis rentrée dans le mouvement à l’âge de 7 ans, mais je n'ai pas fait les pionniers-caravelles. Aujourd’hui, j’en ai 21 et je suis dans ma 12ème année de guidisme.

Qu’est-ce qui t’as donné envie de devenir scout ?
Sans hésiter je dirais mon frère. Je ne savais pas vraiment ce que c’était, mais en le voyant s’amuser des étoiles pleins les yeux et partir l’été avec ses copains, ça donnait envie. Mes parents m’ont inscrite dès que j’en ai eu l’âge et même un peu avant. À l’âge de 7 ans, je suis devenue jeannette dans le groupe de Notre-Dame de Vie, car à cette période les filles et les garçons n’étaient pas co-éduqués. J’apprenais la vie en communauté, à faire des constructions et à devenir peu à peu autonome. J’étais une enfant assez discrète, sportive et pleurnicharde lors des camps à cause de l’éloignement avec mes parents, mais au plus je grandissais au plus je devenais débrouillarde et apprenais à « couper le cordon ». Le scoutisme ne remplace pas l’école et ses enseignements, mais je ne peux qu’affirmer que c’est une école de la vie. En effet, c’est une école dans la nature qui nous apprend à vivre en communauté, à accepter les différences des autres, à transmettre des valeurs telles que la solidarité, l’entraide ou encore le sens de l’engagement.

Qu’est-ce qui t’as le plus marqué dans ces années scoutes ?
Je dirais sans hésiter : ce sont les rencontres que j’ai pu faire. Les personnes que j’ai rencontrées et dont j’étais proche étant enfant font, en grande majorité, toujours partie intégrante de ma vie actuelle. Certaines partent et puis, reviennent quelques années plus tard pleines de surprise. Mais celles que j’ai pu faire il y a moins de 4 ans, sont celles dont je suis le plus proche aujourd’hui. Au-delà des adultes et jeunes adultes, j’aurai toujours des enfants et des jeunes qui m’auront marqué. Certains sont des jeunes que j’ai pu suivre depuis leur plus tendre enfance, et dont, j’ai la chance de voir grandir et mûrir encore aujourd’hui. Etre dans le scoutisme, depuis toutes ces années, m’a grandement aidé dans ma construction identitaire, mais également dans la socialisation avec l’autre. On est entouré de personnes qui ne nous ressemble aucunement, parce que chaque être est unique, et parce qu’on nous apprend à vivre et à travailler avec les différences de chacun cela nous permet aussi d’en faire notre force.

Par ailleurs ce qui marque en tant qu’encadrante, je dirai que cela a été les moments de préparation et le jour des promesses des jeunes. On travaille pour et avec les jeunes dans le but de leur faire comprendre l’importance que peut avoir la promesse. Un moment où dans la construction du texte de promesse, je me rappelle que certains nous ont dit « le scoutisme m’a sorti des jeux vidéo » ou encore « j’ai trouvé de vrai ami ». Le scoutisme vient en aide aux jeunes qui ont dû mal à s’intégrer dans la société, dans les écoles et leur permet de se sociabiliser.

Néanmoins, je dirais que c’est aussi le changement de mission et de fonction qui m’a marqué. Passer d’une fonction où on est à chaque fois au contact des jeunes à une fonction qui est plus dîtes de « bureau », cela m’a fait assez bizarre au début. Quand on est cheftaine, on est globalement dans une maîtrise où on a tous plus ou moins le même âge. Aujourd’hui et depuis maintenant deux ans, je me retrouve dans une équipe où je suis « l’enfant ». Je suis la plus jeune et je peux facilement avoir 10 ans d’écart avec des personnes de l’équipe. Mais j’adore ! On a un apport d’expérience mutuel qui est fou. Toutes les différences que nous avons dans cette équipe se trouvent être notre force. Les spécialités de chacun permette de faire monter en compétence les autres. Je suis souvent connectée à la cherche de nouveautés et de choses originales qui pourraient nous aider. Très à la page de ce qu’il se passe, j’adore travailler en équipe pour rapporter, discuter sur ce qui se fait aujourd’hui et comment on pourrait exploiter les idées.

Pourquoi as-tu décidé d’être chef ?
Je me rappelle encore quand j’ai décidé de revenir dans le groupe, j’avais envoyé un SMS aux responsables de groupe en fonction à ce moment-là un peu mode « Cadeau de Noël, je reviens dans le groupe… ». Mon frère était déjà chef quand j’ai annoncé mon retour à ma famille et naturellement, je me suis tournée vers lui pour savoir vers quelle tranche d’âge il valait mieux que je commence. J’ai donc repris chez les louveteaux-jeannettes. C’est un âge où on commence travailler l’autonomie, les valeurs et l’apprentissage des constructions. Les jeunes sont l’une de nos plus grandes sources d’inspirations. On est là pour eux. On se dépasse pour les faire rêver et les faire grandir. C’est ce plaisir-là qui m’a décidé à devenir cheftaine. Avoir le plaisir de voir les jeunes grandir, mûrir, mais surtout les sourires sur leur visage et le simple « merci » est l’une des plus grandes récompenses qu’une cheftaine ou un chef peut avoir. Par ailleurs lorsque j’étais à la place des jeunes, je voulais plus tard transmettre ce que mes chefs et cheftaines m’avaient transmis. C’est aussi ça d’être encadrant(e) : faire rêver, apprendre, transmettre, passer le relais et témoigner. On a tous une histoire à raconter et à transmettre qui regorge de spécificités. Chaque encadrant(e) possède un talent caché qu’il mette à profit des jeunes ou non. Ce qui permet d’avoir des maîtrises assez diverses pour faire gagner en compétence un jeune sur plusieurs fronts en même temps.

C’est quoi pour toi être cheftaine ?
Pour moi, être cheftaine c’est avoir envie de travailler pour et avec les jeunes et sa maitrise. Etre capable de s’engager et d’aller au bout de son engagement pour avoir la chance de voir grandir les jeunes qui sont à notre charge. On s’engage dans un métier, oui c’est aussi un métier d’être animateur/animatrice, dans lequel nous sommes bénévoles et où nous donnons de notre temps pour faire rêver les jeunes, les rendre plus autonomes, plus débrouillard, etc. Mais c’est aussi, gagner en expérience et en maturité. Etre cheftaine, cela nous éduque et nous aide pour notre insertion professionnelle future. En effet, cela m’a permis de développer mes compétences et de travailler celles que je viens de découvrir grâce aux diverses formations que le mouvement nous propose. De plus, c’est un rôle à double sens, nous éduquons et instruisons les jeunes, mais eux aussi dans un certain sens nous éduque sur d’autres domaines sans qu’ils le sachent.

Nous avons un rôle important dans la construction identitaire d’un enfant. Nous ne sommes pas une figure parentale, mais nous les cadrons. Nous ne sommes pas leurs amis, ni leurs frères ou sœurs, mais on est toujours là pour eux. Nous sommes à l’écoute, force de conseils et sommes détenteurs de secrets que les enfants nous partagent parce qu’ils ont confiance en nous. Parfois pour un enfant, il est plus aisé de nous parler, parce qu’on n’est pas de la famille et qu’en nous, il peut trouver un regard bienveillant et une oreille attentive.

Par ailleurs, il y a une tout autre dimension à prendre en compte également. Etre encadrant(e) permet aussi d’aider des personnes. En rejoignant le groupe, on trouve une nouvelle famille sur laquelle on peut toujours compter et des amis, dont on sait que quoiqu’il arrive dans la vie on pourra toujours venir vers eux chercher des conseils, une oreille attentive, une épaule… et ce, même s’il peut y avoir un écart d’âge important.

Si tu devais conseiller quelqu’un qui hésite à s’engager dans le scoutisme, que lui dirais-tu ?
Rejoins une aventure hors du commun qui est 100% d’aventure, 100% nature et sans conservateur ! Viens découvrir le scoutisme le temps d’une journée ou d’un week-end, cela ne t’engage à rien à part venir et te laisser porter par l’ambiance, les encadrant(e)s et les jeunes. Promis, on ne mord pas ! C’est facile de rentrer dans le scoutisme, mais c’est plus difficile de s’arrêter.

Le mot « engagement » peut faire peur, mais l’une des meilleures aventures qui peut t’arriver. Certes il y a du temps à donner, mais ce n’est rien face à ce que te rendent les enfants. En plus, tu n’es jamais seul(e). Tu es toujours entouré(e) d’une maîtrise et d’autres personnes qui sont là pour t’accompagner.
Tout comme l’intitulé « dimension spirituelle » peut faire peur. Nous sommes effectivement un mouvement catholique mais nous sommes ouverts à tous. Quelques soient ta religion, tu peux nous rejoindre et ce ne peut être que du plus pour les jeunes et nous de découvrir ou d’en savoir plus sur ta religion et ses principes.

Tu as la vingtaine, des idées pleins la tête, curieux/curieuse, dynamique, (un peu) fou et envie d’accompagner des jeunes géniaux à grandir et devenir des citoyens éclairés, actifs et artisans de paix ? Alors rejoins-nous ! La seule chose que tu regretteras, c’est quand tu devras un jour t’arrêter.

Le scoutisme en 3 mots ?
Aventure, Amitiés, Partage.