Un WEG (wouhaigue) avec… tout le groupe !
Publié le 11 juin 2018 avec les mots-clés: Actualités
Par Vérane, mémorialiste
Pour 2018, nos RG (Responsables de Groupe) nous avaient fixé un cap ambitieux, un WEG « encore plus » que celui des 90 ans du groupe : « encore plus » d’aventure, « encore plus » de nature, « encore plus » de scoutisme, « encore plus » de cohésion, « encore plus » de spiritualité, « encore plus » de chants. Nos RGA (Responsables de Groupe Adjoints) avaient, eux, depuis longtemps une petite musique en tête qui ressortait systématiquement à chaque rentrée de septembre : pourquoi pas le Mont Saint-Michel ?
C’est donc avec cette feuille de route que l’équipe de groupe s’est mise à travailler sur le projet WEG 2018 dès la fin de l’été dernier : repérages sur place pour dénicher un lieu capable d’accueillir au bas mot 180 jeunes et pour trouver le jour parfait, c’est à dire un dimanche ensoleillé avec des horaires de marées permettant de concilier, jeux, traversée et messe à l’arrivée.
Qui l’eut cru ? Nous l’avons eue cette journée de rêve : dimanche de Pentecôte 2018 - le climat normand était estival !
Le voyage en car vers le camping La Perame, petit coin de paradis situé sur la commune des Genêts, a été ponctué de chants et autres occupations scoutes ainsi que d’une indispensable pause goûter sur une aire d’autoroute. Pendant ce temps, les équipes matériel et macédoine composées de Bertrand, Jérémy, Antoine, Valentine (H), Charlotte aidés de nos Secrétaires Martine et Jean-François s’affairaient déjà sur place pour préparer le lieu de camp et en faire un vrai petit village gaulois (nous avons été félicités par la propriétaire du camping pour l’alignement parfait des tentes, ceci grâce à Jérémy, véritable esthète du scoutisme !).
Une partie de l’équipe de groupe également sur place a profité de ce temps précieux de calme temporaire pour aller au Drive local récupérer la liste de courses. Depuis 4 ans, Amélie qui compte par 7 au quotidien et par 200 pour les WEG, est notre référence absolue en terme d’intendance. Amélie connaît tous les trucs et astuces pour faire un plein de supermarché pour 200, notamment le poids moyen d’une banane ou d’une pomme en fonction de la saison (car, nous, communs des mortels avons vite fait d’oublier que les fruits, surtout à distance, s’achètent au poids et non à l’unité). Amélie ne renonce jamais à la qualité - pour garder un beau teint et toute leur énergie, nos jeunes scouts doivent avoir 5 fruits et légumes et un très bon plat cuisiné par WEG – après la paëlla de l’an dernier, elle avait donc prévu, rien de moins, que des lasagnes à la bolognaise ! Enfin et surtout, Amélie garde son calme olympien quand Jean-Charles lui demande pour la troisième fois si « vraiment le magasin est bien ouvert le dimanche matin parce qu’en Province, c’est pas comme à Paris » et, que contre toute attente, ne lui répond même pas « de toute façon va falloir t’habituer !!!!» (remarque que Jean-Emmanuel, lui, s’empresse de faire). Vous l’avez compris, c’est ma dédicace pour Amélie qui mérite définitivement une palme d’or.
Nos jeunes sont arrivés en fin d’après-midi et ont découvert leur lieu de villégiature : un immense champ d’herbe fraîchement coupée, une petite maisonnette façon Blanche Neige pour stocker le matériel fragile, des chevaux en semi-liberté juste derrière les tentes de nos jeannettes et le tout confort d’un camping cinq étoiles. Tout ce petit monde s’est installé par unité, a sorti son pique-nique de son sac et a participé à la première veillée du week-end avec Gustavo, Natoucha, Odorine, Kimberl’Ouïe et Jean-Yeudes, les super héros qui se sont fait voler leurs « sens » et devaient, pour les retrouver, délivrer le Mont Saint-Michel de son dragon.
A ce moment de l’article, je me dois de vous préciser que nous avions des invités pour ce week-end. Magali, Alban et Nicolas ont rejoint pour trois jours l’équipe des violets, histoire de jauger de plus près cette « curiosité » scoute qu’est le WEG. Nous avons eu l’impression de nous revoir, il y a déjà quelques années, lors de notre premier week-end scout, avec ce même instinct grégaire qui nous poussait à coller notre tente à celles de nos jeunes, réflexe bizarre que nous avons vite abandonné. Le dimanche matin, nous avons ainsi remarqué que Nicolas essayait de déplacer le plus discrètement possible sa tente initialement montée sur le chemin des sanitaires, ce que nous nous étions bien gardés de lui faire remarquer (pour ne pas le contrarier, bien sûr).
Le lendemain, c’était le grand jour! Les unités se sont levées sous un soleil prometteur. La matinée a été consacrée pour nos jeunes à des grands jeux sur la plage. L’équipe macédoine préparait pendant ce temps les 200 sandwichs et leurs accompagnements (les fameux 5 fruits et légumes). Alexis et Jean-Charles étaient chargés de déposer une voiture au pied du Mont contenant les instruments de musique pour la messe du soir et de récupérer l’étuve pour réchauffer les lasagnes.
A 182, l’improvisation n’est pas de mise. Il faut une organisation minutieuse, quasi millimétrée. Le « filage » en termes scouts, est tout un art, dans lequel Valentine excelle WEG après WEG : repérage, sécurisation et chronométrage des trajets sur « google map », négociations avec les autocaristes pour que nos louveteaux et jeannettes ne s’épuisent pas trop en marchant avant la traversée, visite virtuelle du Mont Saint-Michel pour éviter de perdre du temps une fois sur place. C’était tellement rythmé qu’on se demande encore si les Sko n’avaient pas fait une répétition générale en secret quelques semaines avant notre débarquement en Normandie.
Vers midi, nous nous sommes tous retrouvés au Bec d’Andaine pour un bon pique-nique avant la traversée de la baie.
Et là, nous avons vécu une expérience hors du temps, véritable pèlerinage avec une petite touche de Koh Lanta. Nous avons pris le départ, chaussures de marche autour du cou, short, chemises et foulards scouts de rigueur. Les plus petits de nos louveteaux et jeannettes avaient de l’eau jusqu’au bassin. Impossible de s’aventurer individuellement, cohésion et esprit d’équipe étaient indispensables !
Sous la houlette de guides professionnels, par lignes de 20, les rouges, les chefs et les violets, devaient encadrer les oranges pour les aider à franchir les fronts d’eau.
Sables mouvants, courants, méduses, tous les obstacles ont été surmontés avec courage. Nos guides et cara ont pensé qu’avec autant de temps passé les jambes dans la vase, elles auraient les mêmes effets bénéfiques qu’en sortant d’un spa. Des temps de chants, lectures et prières ont ponctué cette très belle marche. Nous avons peut-être perdu quelques-uns de nos jeunes à l’évocation de la « Jérusalem céleste », mais il en restera sûrement quelque chose. Nous avons vécu la grande Aventure !
Arrivés au Mont Saint-Michel, ce n’était pas terminé. Il fallait rincer les pieds de nos jeunes à la lance à incendie. Le passage aux toilettes a été épique. Et, nous avions surtout une consigne claire de nos RG, ne pas perdre de jeune scout dans ce dédale très fréquenté.
Le défi a été relevé, car nous partîmes 182 et par chance et bonheur, nous nous vîmes 182 en rentrant au campement. Entre temps, au Mont, nous avons assisté à une très belle messe de Pentecôte célébrée par le Père Jean, juste pour le groupe, dans une Eglise parfaitement à sa dimension (celle du groupe, parce que le Père Jean lui mériterait des cathédrales).
Toutes ces émotions avaient affamé nos jeunes qui pouvaient compter sur l’équipe macédoine, Amélie, l’étuve et les lasagnes. La deuxième veillée a permis au cinq sens de retrouver leurs pouvoirs après une attaque en règle du dragon de Saint-Michel. Avant d’aller dans leurs duvets, nos scouts ont de nouveau assisté à un moment de grâce, quand le Père Jean a pris un violon et joué pour eux.
Le lendemain, dès potron-minet, Bertrand et Antoine ont supervisé le rangement des tentes pour s’assurer que tout serait parfait pour les départs de l’été. Les cars sont arrivés, le camp a été levé. Au retour à Paris, nous avons mis quelques jours à atterrir après ce WEG d’une belle intensité. C’est la dernière newsletter sous ma ligne éditoriale. J’en profite donc pour glisser quelques mots de « fin » : que vive le groupe, que vive l’engagement et que vive la newsletter pour continuer à vous/nous raconter des histoires scoutes !