Une journée pour sauver le restaurant « Comme à la maison »

Publié le 2 avril 2019 avec les mots-clés: A la une

Article en cours de rédaction ... de nombreuses photos à venir trés prochainement.

Article réalisé par le reporter culinaire de CUISINESCOUT dans le cadre de l’émission « Une journée pour sauver son resto ! »

Dimanche 31 mars 2019, malgré le changement d’heure, l’ensemble du groupe scout de St Gabriel _ St Jean Bosco passe le porche du célèbre restaurant « Comme à la maison ».

10h00, c’est l’heure parfaite pour revêtir sa calotte de cuisiner et de rejoindre les cuisines du restaurant.

10h30, c’est l’heure parfaite pour réunir tout le monde dans le garde-manger.

La chef du restaurant a convoqué l’ensemble de son équipe : chef pâtissier, chef de salle, garçons de salle, cuisiniers … ainsi qu’une cinquantaine d’apprentis. L’heure est grave ! Le restaurant est sur le point de fermer définitivement ses portes. La concurrence fait rage, les industriels tentent de racheter l’unique restaurant indépendant du quartier.

« Une dernière chance s’offre à nous, et c’est pour cela que je vous ai tous réuni aujourd’hui, s’emballe la chef. J’ai réussi à contacter le plus grand critique culinaire de la capitale, il viendra dans l’après-midi pour une unique dégustation. Si nous arrivons à le convaincre, il s’opposera à la fermeture de notre restaurant !!! C’est notre ultime tentative. Etes-vous prêt à relever le défi ? »

Un hurlement d’enthousiasme fait vibrer le restaurant.

Première étape, rassembler le maximum d’ingrédients pour préparer un repas de qualité qui sauvera le restaurant. La récolte est parfois physique mais aussi technique, culturelle et stratégique. Choisir les bons produits, réduire ses déchets, chercher des producteurs locaux …

12h00, le garde-manger est plein, c’est l’heure parfaite pour faire une petite pause au soleil et prendre de l’énergie pour la suite de la journée.

Deuxième étape, les voilà tous en cuisine. Chacun tente de préparer la crêpe (spécialité du restaurant) la plus aboutie possible. Les équipes ne chôment pas, les visages sont rouges, les ingrédients fusent …

14h30, c’est l’heure parfaite pour recevoir le critique culinaire.

Le temps s’arrête (Monsieur Montre a disparu), la table est mise, la nappe vole au vent, le critique « à l’air sévère » s’assoit, le serveur dépose le plat ….. silence …… dégustation …….. hochement de tête ……… dégustation ……. Silence.

« Cette crêpe est délicieuse, parfaite, gourmande et craquante à la fois, déclare le critique »

La tension est à son comble. Tous les regards sont braqués dans la même direction. Le critique se lève, droit comme un « i », nœud papillon serré. Un peu gêné mais sans laisser le moindre doute, il annonce :
« Le restaurant « Comme à la maison » …….. ne peut pas continuer à exister, il doit fermer définitivement ses portes. »

Silence dans l’assemblée, les émotions passent de la surprise, de l’incompréhension à la colère. Le critique quitte dignement le lieu malgré les hululements qui sortent de la salle de restaurant et des cuisines.

Sous le choc, 15h00, c’est l’heure parfaite pour se remettre de ses émotions, prendre le temps de réfléchir, de comprendre, de se recueillir pour avancer ensemble.

Le temps de réflexion semble avoir été bénéfique. La chef réunit son équipe, elle a compris, elle a deviné que le critique n’a pas pu agir de son plein gré.

« Cuisiniers, garçons de salle, pâtissiers et apprentis, le critique semble avoir été corrompu, annonce-t-elle. Je sais que vous avez durement travaillé, que vous avez fait votre maximum. Nous ne pouvons pas nous quitter comme ça. Il y a un coupable parmi nous, il faut le retrouver. Etes-vous prêts à m’aider ? »

Chacun se regarde du coin de l’œil, mais rapidement des équipes se créent pour trouver un maximum d’indices. Les jeunes apprentis désireux de comprendre et de connaître le fin mot de l’histoire s’activent.
Agilité, souplesse, équilibre, rapidité … Les indices sont accumulés et regroupés, le groupe se rassemble. Le coupable est démasqué.

16H15, c’est l’heure parfaite pour avouer ses erreurs.

La chef de salle sort des rangs, la tête baissée, les mains derrières le dos, le béret sur le front, elle avoue son crime. Huée dans un premier temps, les cuisiniers veulent rapidement avoir des explications, ils veulent comprendre … D’une petite voix, la chef de salle avoue que son rêve le plus cher est d’ouvrir un restaurant à elle. Son propre restaurant avec une cuisine bio, local et de saison comme à la maison.

Emu par cette révélation et par la volonté du coupable de se faire pardonner, le critique est rappelé et admet lui-aussi avoir reçu une contre partie pour maintenir la fermeture du restaurant.
Il accepte de revenir sur sa décision et pour se faire racheter, il propose de donner sa première étoile au restaurant « Comme à la maison ».

16H30, c’est l’heure parfaite pour hurler de joie et pour proposer au chef de salle de venir l’aider à monter son propre restaurant les 22 et 23 juin prochain.

Dimanche 31 mars 2019, malgré de nombreuses péripéties, le restaurant « Comme à la maison » ne fermera pas ses portes, l’ensemble du groupe scout de St Gabriel – St Jean Bosco passe le porche et quitte le restaurant dans la fierté et la joie.

Voulant tenir le lecteur en haleine, le reporter a fait le choix de ne pas évoquer : les différents chants et chorégraphies du groupe, les dessins de groupe volant au vent, les parties de balle américaine, la répétition du jingle des services sur l’air des « Champs Elysée », le gouter avec les parents, les petits groupes qui discutent dans le jardin bucolique, la customisation des calotte de cuisinier ….