La Marche En Territoire
Le dimanche 23 avril dernier, un cortège coloré et animé a franchi d’un pas résolu les grilles de la Reine pour s’enfoncer dans les chemins menant jusqu’aux frontières méconnues du parc du château de Versailles. Leur bannière : être les pèlerins de la première Marche En Territoire des Pépinières en Yvelines.
Retour sur cet évènement entre randonnée, temps spi, jeux et échanges avec l’équipe d’organisation: Nathalie, Sébastien, Jean-Christophe et Anne-Claire qui ont porté ce projet.
Pourquoi organiser une Marche En Territoire? D'où est venue cette idée?
L’idée a germé l’année dernière. A l’origine, l’aumônerie générale des Scouts et Guides de France avait proposé à tous les territoires de France d’instaurer un cycle de pèlerinages, basés sur un principe d’alternance: un pèlerinage national et un pèlerinage territorial seraient organisés à tour de rôle, une année sur deux. Le premier qui avait pour thème l'Engagement a ainsi a rassemblé en 2016 plus de 900 jeunes au Mont-Saint-Michel, dans un cadre magnifique et un soleil normand radieux. Et, la même année, le Secours catholique a proposé aux SGDF de participer à une marche commune vers Paris, pour commémorer les 70 ans de leur association. Ces deux rendez-vous ont été des moments très forts et ont laissé des supers souvenirs, avec quelques ampoules et un constat: marcher est un moyen idéal pour apprendre à mieux se connaitre soi-même et à mieux connaître les autres.
De là est né le projet de monter une marche de territoire cette année, pour permettre aux groupes et à leurs aumôniers de se retrouver, d’avoir du temps entre eux et de (re)faire connaissance. L’idée était de proposer cette marche, mais sans aucune obligation: chacun était totalement libre de venir ou non, même en individuel, sans forcément venir avec tout son groupe ou son unité (scouts, parents, chefs…). Et, bien sûr, l’évènement ne pouvait pas avoir lieu sans guides spirituels : l’aumônier du territoire, le Père Yannig de Parcevaux, l’aumônier du Chesnay, le père Bellet, et le frère Tugdual étaient présents à nos côtés du début à la fin pour nous accompagner sur le chemin.
Quelle est la recette d’une marche réussie ?
Nous voulions proposer un cocktail équilibré entre les retrouvailles, la nature, le jeu, la prière et le chant. Niveau organisation, tout a été fait pour proposer quelque chose de simple: à Versailles, pour que tout le monde puisse venir facilement, pour éviter de perdre du temps dans les trajets (surtout pour les aumôniers, que tout le monde s’arrache le dimanche) et pour profiter de toute la longueur du parc qui est suffisamment grande pour y marcher des heures.
Le rendez-vous était fixé à 13h sur la Place d’Armes où chacun a reçu son Crédential : un passeport, réalisé sur le principe de ceux utilisés pour le pèlerinage de Saint-Jacques de Compostelle, qui est tamponné à chacune des étapes accomplie pour valider le passage du marcheur, intégrant des chants et des prières. Le livret était construit sur le thème de la journée : suivre un véritable parcours sportif de la foi. Car, comme pour les muscles des mollets, si elle n’est pas entretenue et stimulée, la foi se réduit et s’affaiblit.
La marche nous a menés jusqu’aux extrémités les plus lointaines du parc du château, des coins totalement reculés que la plupart des marcheurs ont découvert ce jour-là, jusqu’aux abords de la ferme de Gally et aux alentours de la Lanterne. Nous avons profité de tout le potentiel offert par ce parc, un cadre naturel superbe et parfaitement adapté pour ce type d’évènement.
Quels étaient les principaux temps forts ?
Pour ne pas tout avaler d’une traite, le parcours était rythmé par plusieurs étapes. Après le pique-nique de retrouvaille et un dérouillage mené de main de maître par Alexandra (AP Compa) et sa pêche légendaire, nous avons lancé le mouvement.
La première halte consistait à éviter les attaques du démon. Cela peut paraitre un peu ambitieux, mais nous n’avions rien prévu d’insurmontable et tout le monde s’est pris au jeu. Chaque marcheur avait un ballon accroché au niveau du talon car, comme chacun sait, le démon attaque toujours à l’endroit le plus vulnérable : le talon d’Achille. Le but : protéger ses ballons des attaques des adversaires. Une recette infaillible d’activité scoute qui a parfaitement marché pour mélanger toutes les générations.
La seconde étape était composée d’un temps plus calme d’enseignement et de réflexion sur le texte de l’évangile décrivant la rencontre des pèlerins d'Emmaüs avec Jésus, qui leur avait alors demandé «de quoi parliez-vous en marchant ?», suivi d’un temps de louange et de chants. Elle était suivie par une étape-surprise : une grande chasse aux œufs de Pâque, organisée sur la pointe gauche du Grand canal. Et enfin, à l’arrivée, la journée s’est clôturée par la messe de territoire, dernier temps fort organisé à la cathédrale Saint-Louis, et qui était co-célébrée par les aumôniers et le frère qui avaient marché avec nous.
Finalement, quel bilan peut-on tirer de cette première MET? Goûtée et approuvée ?
Tout à fait ! Comme toute première édition qui doit être rodée, nous avions pris quelques retards dans la phase préparatoire et nous n’étions pas sûrs de pouvoir réunir beaucoup de monde le jour J. Et pourtant, le résultat a dépassé nos espérances: plus de 110 personnes ont répondu présent, des farfadets aux chefs de groupes, en passant par les parents et les aumôniers. Nous avons eu beaucoup de retours positifs, qui nous montré que l’objectif de la marche, mieux se connaître et prendre une bouffée d’air spirituel, avait été atteint. Nous espérons que cette journée pourra rayonner dans les groupes et les unités, les aider à organiser leurs propres temps de prière. Rendez-vous l’année prochaine, pour le prochain pèlerinage national prévue à Tours, et dans deux ans, pour une nouvelle édition de la MET des Pépinières !