Callisto, Cheftaine scouts et guides à Antony
Je suis scoute depuis mes 14 ans, j’ai donc été 3 ans chez les Pionniers, 2 ans chez les Compagnons, et suis désormais cheftaine depuis 4 ans.
Pourquoi je me suis engagée comme cheftaine à Antony?
C’était ce que je voyais comme le «cursus normal », la continuité des années précédentes passées aux scouts et qui avaient été géniales. Aujourd’hui je m’épanouis en apportant mes connaissances et mon savoir-faire auprès des jeunes.
Je reçois beaucoup de la part des jeunes : être avec eux m’apporte des points de vue différents et des façons de voir complètement différentes des miennes. Etre cheftaine est mon seul point de contact avec les enfants, leur vision sur le monde est très particulier : en démarrant, je me suis rendu compte que j’avais oublié le regard que l’on porte autour de soi lorsqu’on a 12, 13 ou 14 ans. Etre avec eux me permet de retrouver cette vision particulière.
En retour, je partage avec eux mes connaissances, notamment en termes de scoutisme!
Chez les Louveteaux et les Scouts, ce qui compte c’est l’aventure, la progression ; les jeunes ne sont pas attirés de prime abord par travailler sur leurs émotions, ce qu’ils veulent c’est apprendre à survivre dans la forêt, faire des brelages, camper dans la nature. Ils sont très concrets, veulent être des aventuriers, construire des cabanes, apprendre à différencier les plantes.
Ce que j’essaye de leur apporter, c’est à devenir autonome, gérer leurs émotions, ce qu’on n’apprend pas forcément bien à l’école ; dans certaines familles les enfants ne sont pas invités à dire ce qu’ils ressentent, du coup on leur apprend. Certains jeunes évoluent beaucoup d’une année sur l’autre.
Mes conseils pour les personnes qui veulent être chefs ?
J’aime être avec les jeunes, j’adore ce qu’on fait ensemble : il faut s’amuser ! Si j’arrive à jouer, je vais m’amuser et ça entraine tout le monde. On a fait plein de réunions, parfois très préparées, mais dont le détail n’assurait finalement pas toujours le succès ; j’ai compris que l’ensemble avait plus de valeur que la minutie. Maintenant je prépare plus largement, avec pour objectif essentiel de s’amuser, ce qui assure la réussite des activités.
Etre soi-même, se dévoiler aux jeunes, c’est peut-être la source du véritable échange : ce que je suis personnellement, que les jeunes nous connaissent personnellement, c’est le secret. On attend des jeunes qu’ils se lâchent, on doit faire pareil, ça participe à l’authenticité de la relation.
Pourquoi j’ai voulu participer à l’ouverture d’un nouveau groupe ?
Je voulais, près de chez moi, vivre un scoutisme qui me ressemble, l’ouvrir aux jeunes qui habitent aussi dans des collèges ZEP, ouvrir le scoutisme aux jeunes de la cité, construire sans traditions, partir de zéro pour ouvrir à l’inclusion, la diversité.
Un exemple d’activité réalisée avec l’unité dans laquelle je suis cheftaine ? Le jeu de civilisation, qui est un jeu de stratégie et qui permet de construire, c’est vraiment entrainant et les jeunes se passionnent tout autant que nous à y jouer !
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