Témoignages

Chefs, cheftaines, responsables de groupe, chargés de mission... Ils témoignent de ce qui les pousse à être bénévoles au sein de l'association.

Voir les Témoignages :

Antoine : « Ce que l’on donne et ce que l’on reçoit est inestimable. »

Antoine, après avoir été chef louveteaux-jeannettes puis scouts-guides, est, depuis cette année, chef pionniers-caravelles. Une nouvelle aventure qui commence pour lui mais dans un environnement scout qu’il connait depuis bien longtemps.

Antoine, 23 ans, en alternance Master d’informatique (parcours logiciel) et développeur en entreprise, arrive donc cette année chez les rouges comme chef d’unité.
C’est en fait sa 5e année en tant que chef à Poissy, après un an chez les louveteaux-jeannettes et 3 ans chez les scouts-guides.
Avant cela, Antoine a commencé le scoutisme jeune, en 3e année chez les louveteaux, pour ne plus s’arrêter (à part une petite pause d’un an après sa 1re année compa).

Cette évolution aujourd’hui auprès des pionniers-caravelles fait sens pour Antoine. Elle s’inscrit dans son parcours et est cohérente au regard de son expérience.
« Aujourd’hui, ce qui me motive le plus dans ma nouvelle mission, c’est être aux côtés des 14-17 ans pour leur permettre de vivre des projets plus ambitieux qu’aux bleus, des projets qui sortent de l'ordinaire. Je suis là pour leur donner les moyens d’y arriver, en les accompagnant dans leurs réflexions, leurs décisions et leurs actions. Cela donne beaucoup de sens. Je suis là pour eux. »

Pour Antoine, devenir chef en 2016 était une évidence, une suite logique. « J’étais admiratif de mes chefs et mon premier camp m’a convaincu de continuer. Quand j’ai eu l’âge, j’ai eu envie de "rendre" toutes les richesses accumulées, de donner de mon temps et de les transmettre à mon tour. »

Antoine insiste sur le sens donné à sa mission chez les Scouts et Guides de France. « Étant jeune scout, j'ai construit mon identité et mes valeurs. Aujourd'hui dans ma mission de chef, je continue à grandir au fil des étapes parcourues : la formation BAFA où l’on apprend à donner du sens à chaque activité, la préparation des camps avec l’apprentissage du travail en équipe, les compétences acquises en étant intendant, comptable, assistant sanitaire… l’animation, savoir prendre la parole, animer un jeu, lancer un imaginaire, mais aussi créer une relation de confiance avec les jeunes.
Pour moi, les Scouts et Guides de France, en trois mots : école, rencontre, amitié. »

Depuis qu’Antoine est chez les Scouts et Guides de France - et c’est en cela un chef heureux, humble et toujours à l’écoute - il ne cesse, dit-il, de se faire surprendre par la nature, sa beauté, sa grandeur, et s’enrichit continuellement grâce aux expériences des plus âgés et aux leçons apprises des plus jeunes.

Enfin, pour conclure, si Antoine devait adresser un message aux jeunes adultes qui veulent faire un peu de bénévolat, ce serait le suivant : « Les scouts c'est une aventure remplie de rencontres, où tout le monde a sa place et un rôle à jouer. Ça peut être parfois compliqué de faire du bénévolat, on n'a pas forcément toujours le temps, mais ce que l’on donne et ce que l’on reçoit est inestimable. »

« Merci »

Propos recueillis par Emmanuel Cauchois
Octobre 2020


Maëlle : « C’est en m’engageant, en discutant avec d’autres et en créant des projets que je me sens vraiment heureuse. »

SGDF Saint-Louis Poissy :
Bonjour Maëlle. Tu es cheftaine louveteaux-jeannettes (8-11 ans) depuis deux ans dans le groupe Scouts et Guides de France de Poissy. Mais quel est ton « vrai » métier ? 😉

Maëlle :
Je suis actuellement en licence 3 de gestion à Assas et j’aimerais intégrer une école de commerce à la rentrée prochaine.

SGDF SLP :
Avant d’être cheftaine, quels ont été les grands moments de ton parcours scout ?

Maëlle :
Ça fait longtemps que le scoutisme fait partie de ma vie. J’ai commencé en tant que jeune jeannette en 2007, ça remonte !... à l’époque où la chemise était encore jaune et le foulard vert et jaune ; et depuis je n’ai jamais arrêté.
J’ai eu la chance de vivre beaucoup de moments marquants : du simple camp en unité, au jamboree mondial au Japon, en passant par des camps jumelés, un jamboree national « Vis tes rêves ! » et un jamboree européen à Strasbourg chez les pionniers-caravelles !
C’est la richesse et la diversité de chacun de ces moments que je retiens et qui font que je suis toujours chez les scouts aujourd’hui.

SGDF SLP :
Qu’est-ce qui te plaît le plus dans ta mission actuelle auprès des enfants ?

Maëlle :
J’aime le contact avec les jeunes ! Quand je vois les événements qui se passent dans le monde, les atrocités que l’on découvre tous les jours ou presque dans les médias, je prends encore plus conscience de l’importance du scoutisme, où partage, vivre ensemble et acceptation des différences sont les mots d’ordre. Mon rôle de cheftaine m’aide à « changer les choses » à mon échelle, par l’éducation et la transmission de valeurs aux jeunes qui nous sont confiés. C’est le scoutisme qui m’a fait grandir et qui m’a aidé à construire ma personnalité. C’est ce scoutisme que je souhaite faire vivre à « mes » louveteaux-jeannettes aujourd’hui.

SGDF SLP :
Tu m’avais parlé une fois d’un moment particulièrement émouvant vécu lors du camp orange l’été dernier ?

Maëlle :
Oui, tout à fait ! 😉
En fait, en plein camp, un louveteau a dû partir prématurément pour des raisons familiales. C’était un louveteau un peu turbulent, qui faisait un peu le malin comme on dit. Nous étions tristes de le voir partir car nous voyions bien que ce camp lui faisait du bien et qu’il venait tout juste de rentrer dans « l’esprit » de ce camp.
Juste avant son départ, il a décidé de faire un petit discours devant toute la peuplade. Nous ne lui avions rien demandé mais il y tenait. Nous ne savions pas du tout ce qu’il allait dire. Nous pensions à de simples paroles, conclues par un classique « salut ».
Pas du tout. Nous avons été bluffés et avons été très touchés par ce qu’il a dit. C’était profond et sincère. Il a dit qu’il avait grandi, qu’il était en train de changer, qu’il était fier de lui et fier de la peuplade.
Ses mots, inattendus, nous ont bouleversés.
En tant que chef, on ne sait pas ce qu’on laisse, on ne voit pas instantanément les effets de nos actions et de nos paroles. Chacun les reçoit différemment. Et puis on est dans le feu de l’action. Mais quand on a des retours comme celui-là, qui plus est de la part d’un garçon d’apparence un peu hermétique, je dis bien d’APPARENCE, c’est très très touchant, extrêmement motivant et cela nous oblige à porter à tous la même attention.

SGDF SLP :
Si tu devais résumer les Scouts et Guides de France, en trois mots ?

Maëlle :
Projets : chaque année, un projet naît. Quand j’étais jeannette, le projet d’année était d’aider Dora à retrouver Babouche. Quand j’étais compa, le projet était d’aller faire de l’animation dans un camp de migrants. À chaque tranche d’âge ses objectifs !

Amitié : c’est aux scouts que j’ai rencontré les personnes les plus importantes de ma vie. Certaines sont parties, d’autres sont toujours là. J’y ai créé des amitiés fortes et sincères qui m’ont fait grandir.

Grandir : le scoutisme c’est un peu comme une école de vie. À chaque âge, on apprend à mieux vivre ensemble et accepter les autres tels qu’ils sont. À mon âge, on apprend à être patient avec les enfants, à comprendre leurs besoins, à leur proposer des activités, à organiser un camp. On apprend à communiquer en maîtrise, avec l’équipe de groupe, avec les parents. Tout un tas de choses qu’on n’apprend qu’ici !

SGDF SLP :
Depuis que tu es chez les SGDF, quelle est la plus grande ou la plus belle leçon de vie que tu aies apprise ?

Maëlle :
On peut apprendre de tout le monde. Chaque jour chez les scouts, j’en apprends plus sur moi, sur les autres. Mais la chose la plus importante, c’est que « le bonheur ne vient pas à ceux qui l’attendent assis ». C’est en m’engageant, en discutant avec d’autres, en créant des projets que je me sens vraiment heureuse.

SGDF SLP :
Si tu devais adresser un message aux jeunes adultes qui veulent faire du bénévolat chez les SGDF et qui n’ont jamais été scouts avant ?

Maëlle :
Si vous hésitez, eh bien c’est le moment de vous engager ! Le scoutisme permet de créer du lien, faire des rencontres, vivre dans la nature... Ça vous plaira forcément. En tant que chef, on donne de notre temps pour faire grandir des enfants. On n’est ni leurs profs ni leurs parents, c’est une tout autre approche de l’éducation. En plus, ça nous responsabilise et nous apprend à travailler en équipe. Si on s’organise bien, le temps consacré à l’organisation est minime, le reste c’est du plaisir !

Propos recueillis par Emmanuel Cauchois
0ctobre 2020


Valentin : « Rencontrer, partager, grandir. »

Valentin, chef « bleu » : rencontrer, partager, grandir.

« J’ai 19 ans (presque 20) et suis en deuxième année de prépa intégrée à l’ICAM (Institut catholique d’arts et métiers) de Lille. Je souhaite devenir ingénieur en aéronautique ou automobile.
Il est vrai que c’est compliqué de trouver le bon équilibre entre mes études et mes activités scoutes, mais j’ai appris de mes "erreurs" de l’année dernière. Cette année, je m’organise au mieux pour être présent dans le groupe. Mon planning est désormais défini prioritairement en fonction de mes activités scoutes.

J’ai commencé le scoutisme en 2008, comme louveteau et ai continué jusqu’au camp de la première année compagnons.
Je ne garde que des beaux souvenirs de mes années "jeune", avec la grande chance d’avoir participé à deux jamboree nationaux : "Vis tes rêves !" (branche bleue) et "You’re up !" (branche rouge).

Je crois que c’est lors de ce premier et dernier camp compagnons que j’ai vécu ma plus belle leçon de vie. Nous étions quatre amis, Maëlle Inès et Arthus et étions scouts ensemble depuis les louveteaux. En équipe compas, toujours ensemble, nous sommes partis dans les quartiers nord de Marseille, à la Fraternité Bernadette. Pendant une semaine, dans une espèce de "zone de non-droit", nous aidions les jeunes, nous jouions avec eux, nous allions rencontrer les familles des quartiers. Je pense n’avoir là, jamais appris autant de choses sur moi-même. J’ai également changé ma vision sur certaines choses en très peu de temps. Quelle chance nous avons d’avoir accès à une éducation stable et de ne pas être dans le besoin ! Ces enfants et ces familles rencontrés aimeraient avoir cette chance ; certains se battent et y arrivent, d’autres abandonnent et c’est trop tard et c’est très triste. Nous avons fait ce que nous pouvions, bien modestement mais avec la foi.
C’était une expérience fondatrice incroyable, partagée avec des gens incroyables.

Aujourd’hui, après avoir été chef pendant trois ans chez les louveteaux-jeannettes, je suis, depuis la rentrée, chef d’unité scouts-guides (11-14 ans). Une transition voulue et rendue très enthousiasmante grâce à mon dernier stage BAFA cet été. Même si la branche bleue s’inscrit toujours dans le programme continu de développement des Scouts et Guides de France et s’appuie toujours sur les fondamentaux scouts, le vocabulaire et la pédagogique sont bien différents des louveteaux-jeannettes. De plus, les âges sont différents, mais les projets peuvent être plus ambitieux, l’autonomie se développe davantage, en tribu mais aussi en équipes. Pour les jeunes, c’est le début du collège, la période de la préadolescence où ils commencent à se chercher, à se construire et à discerner leurs centres d’intérêt, leurs forces et leurs faiblesses. Notre rôle de chef est donc de les écouter, de leur donner la possibilité de découvrir plein de nouvelles choses et de valoriser leurs talents.

Aujourd’hui, ce qui me plaît le plus dans le fait d’être chef scout, c’est que nous apprenons tout en apprenant. À travers cette mission d’accompagnement, de transmission, d’éducation, nous les chefs, on gagne en maturité et en autonomie. Nous devons donner le meilleur de nous-même. Et puis on fait des rencontres, on crée des liens ; il n’y a rien de plus enrichissant que d’être chef scout.
Il faut dire que lorsque j’étais jeune, j’ai eu la chance d’avoir des chefs avec lesquels j’ai vécu des moments extraordinaires et qui m’ont donné l’envie d’être chef moi-même. Maintenant que je suis responsable d’unité chez les bleus, je vais essayer de faire vivre, à mon tour, des moments extraordinaires aux scouts et guides de Poissy.
Mais je me rends compte maintenant du temps et du "travail" que cela demande. Cela dit, je ne suis pas seul et ça reste toujours un plaisir. Sinon, il faut partir.

Devenir chef, avec les études, le boulot, pas facile !??
Mais il faut arrêter de se poser la question !
À tous ceux qui se tâtent, je leur dis "VENEZ" !!
Il n’y a rien de mieux pour grandir, se trouver, se sentir libre. On donne une ou deux journées par mois, + deux ou trois heures de préparation, et on reçoit pour toute notre vie.
Ça fait 10 ans que j’y suis, et je n’arrive pas à arrêter. 😉 »

Propos recueillis par Emmanuel Cauchois
Octobre 2020


Paul : "Être chef, c’est être responsable"

Paul, 20 ans, chef à Poissy pour les 8-12 ans, depuis 2 ans.
« Je suis arrivé un peu par hasard dans le scoutisme. Il y a deux ans, une amie cheftaine (Clémence) m’a proposé de passer voir comment ça se passait… Aujourd’hui, j’y suis encore, et avec beaucoup d’enthousiasme ! Je jongle un peu avec mes disponibilités (je suis en apprentissage école / entreprise), mais c’est vraiment génial. J’adore faire en sorte que les enfants soient contents d’être ensemble. Je leur apprends des jeux, des petites choses simples du quotidien, des valeurs… Je les aide. Être chef, c’est être responsable, en équipe ; et c’est tout simplement très chouette ! Ça m’apprend aussi beaucoup. Merci Clémence ! »

Propos recueillis par Emmanuel Cauchois
Septembre 2019