Des Compas à Mada : 1 an plus tard

Publié le 2 août 2018 avec les mots-clés: Actualités, Témoignages

Il y a un an, jour pour jour, l’intrépide équipe des Compastiques quittait la France pour Madagascar, l’île Rouge aux richesses méconnues. Retour sur cette aventure aussi belle qu’inoubliable.


Deux ans nous auront été nécessaires pour préparer ce voyage. Une des étapes primordiales ayant été de construire et souder une équipe forte, quoi de mieux que de vivre une première expérience en France ? Nous voilà donc partis deux semaines pour animer le Logis La Pacifique, un centre de vacances pour des familles défavorisées. Riches de cette première action de solidarité, vint le moment de réfléchir à nos envies, à nos attentes en tant que véritable équipe, et aux besoins des différentes communautés dans le monde. L’objectif était clair : faire naître un projet de solidarité internationale que l’on ait envie de porter jusqu’au bout et d’y consacrer notre temps et notre énergie. Il nous a fallu apprendre à jongler entre nos études respectives dans des villes différentes, les extrajobs, le crowdfunding et les dossiers de subventions, les démarches administratives et la communication sur notre projet ainsi que les réunions audiovisuelles avec l’association partenaire pour apprendre à se connaître, à tisser des liens et s’assurer de la solidité de l’engagement.

Notre projet reposait sur quatre piliers : participer au développement d’une communauté rurale avec la construction d’une porcherie permettant une micro-économie ; organiser des jeux pour les enfants du village alors en vacances ; découvrir les beautés secrètes de l’île lors d’une semaine à bord de pirogues traditionnelles le long des côtes ; et enfin témoigner de la richesse de la culture malgache en partageant ce séjour avec quatre scouts locaux.

Tout cela nous a demandé beaucoup d’organisation et les mois précédents notre départ sont passés à une vitesse folle. Puis vint le jour tant attendu. Mardi 2 août 2017, 21h, décollage. Dans nos bagages, la soif de découverte et de rencontre, ainsi qu’une sincère envie de se rendre utile. A notre réveil, la véritable aventure commence enfin.
Arrivés à la capitale, il suffit de traverser la ville pour s’apercevoir que Madagascar est en effet un pays très pauvre (l’un des 10 pays les plus pauvres au monde) et dont les inégalités sont très marquées. Mais au cours de notre voyage, nous avons surtout découvert un pays dont la faune et la flore sont uniques au monde, et la diversité ethnique, à l’image de la Grande Ile : tout en contraste et d’une incroyable beauté. C’est cette image-là que nous voulons véhiculer autour de nous.


Nous avons pu apprécier la générosité, la gentillesse, la bienveillance et la joie de vivre des habitants, éclipsant très naturellement la pauvreté dans laquelle ils vivaient. Les enfants avaient constamment le sourire aux lèvres, étaient d’une gentillesse et d’un respect sans pareil, et ils nous ont tellement apporté qu’il a été vraiment difficile de les quitter. Plus généralement, chaque malgache avec qui nous avons passé du temps a été si accueillant qu’ils ont tous été très attachants, que ce soit les membres de l’association, les marins, les villageois, les enfants ou les scouts. Et cela malgré la barrière de la langue, car le français est très peu parlé dans les zones rurales du pays.


Il faudrait un roman pour pouvoir raconter tout ce que nous avons pu vivre, toutes les histoires, les anecdotes, les paysages, les danses, tout autant de moments gravés à jamais, souvenirs immatériels que nous avons rapportés et que nous souhaitons désormais partager. Cette expérience a été incroyablement forte et dense, en seulement trois semaines notre groupe de 10 était comme une famille.
Mais ce que nous avons de plus important à dire, c’est : « mission accomplie ! ». La porcherie et ses occupants se portent bien, nous avons eu la joie d’apprendre, plus tôt dans l’année, la naissance de 9 petits porcelets ! Nous sommes toujours en contact avec les scouts locaux, et les membres de l’association Fihavanana continuent d’agir pour le développement rural et la protection de l’environnement.
Encore un grand merci à Njaka, Njaka Be, Pathy, Florentin, Dimitri, Felix, Yvon, à nos accompagnateurs compagnon Christine et Fabrice, et à nos chefs de groupe Edith et Sylvain ! Sans eux, rien n’aurait été possible.


Ci-dessous, un texte (en malgache et en français) de Dimitri Raseliarison, scout malgache qui a vécu le camp avec nous :


« Efa ho heritaona izay no nahataperany teti-kasa izay nataonay, teti-kasa izay nampiray vondrona sokoto avy amin'ny firenena roa samihafa, kolo-tsaina samihafa, fomba fihainana samihafa ho amin'ny tanjona iray, dia ny fandraisana anjara amin'ny fampandroana ny faritra ambanivolo ny Madagasikara. Nandritra ny rao herinandro, ireo Compastiques izay Scout et Guide de France dia niara- nikambana tamin'ny ireo Antily izay Sokoto teto an-toerana ary niara-niasa akaiky sy niara- nihosona tamin'ny fanamboarana vala-kisoa. "Vavolombelony asa ny bainga mivadika" volana vitsy taty aoriana dia ireo zana-kisoa sivy no manamarina fa nahomby ny teti-kasa. Ny asa izay natao ampifaliana sy ankavitrihana, voarortsirotsy ny hira sy tsikitsiky ny ireo ankizy izay niara-nilalao taminay isakiny ariva vita asa maraina. Rehefa tonga ny fotoana nisarahana dia mbola teo fona izy reo, nalahelo fa hita taratra ny maso feno fanantenana, fanantenana izay avy tamin'ny ireo namana vahiny indrindradrindra satria na ireo Sokoto na ireo zaza teo an-toerana dia niraiki-po tokoa. Raha feno fizarana sy fahalalana ny andava-nandro, zava-baovao kosa no hita tamin'ny herinandro ny lakana. Nitombo hatrany ny finamanana hany ka lasa vondrona iray ilay vondrona roa teny ampiandohany. Tena nahafinaritra ny fiarahana hany ka ranomaso no nisarahana. Mitohy ny fihainanay tsirairay avy ankehitriny fa ny fandalovan'ireo Compastiques dia nanamarika ny fihainan'ireo ankizy tao Boanamary sy ny anay . Mbola mifandray hatrany izay ary mifampizara vaovao mandrak'ankehitriny. Fisaorana be no atolotray ho an'ireo Compastiques Martin, Roxane, Mariline, Camille fa raha tsy teo izy ireo dia tsy tahaka ireny ny fiarahana, tsy adino ny ONG FIHAVANANA sy ny ekipany fa raha tsy teo izy ireo dia tsy nisy izany rehetra izany. »


« Ça va faire un an maintenant que le projet s'est terminé, un projet qui a réuni deux équipes de scouts de deux pays différents, de cultures différentes, de modes de vie différents pour un même objectif : participer au développement du milieu rural à Madagascar. Pendant deux semaines, les Compastiques Scouts et Guides de France jumelés aux Scouts locaux les Antily ont travaillé main dans la main pour la construction d'une porcherie.
Quelques mois plus tard, neuf porcelets viennent témoigner de la réussite du travail. Un travail qui a été fait avec joie et bonne humeur, bercé par les chants et les sourires des enfants avec qui nous avons joué chaque après-midi après le travail du matin. Et quand venait l'heure de se quitter, ces enfants étaient toujours au rendez-vous les visages attristés mais les yeux rayonnant d’espoir, espoir apporté surtout par nos compagnons à qui ces enfants se sont pris d'affection, ce qui a été réciproque. Si chaque jour était riche en partage et en connaissance, la semaine de pirogue elle, l'était en découverte. Les liens d'amitié n'arrêtaient pas de grandir, les deux équipes ne formaient plus qu'une. L'ambiance était telle que c'est en larmes que nous nous sommes quittés. Le départ fut riche en émotion.
Aujourd'hui la vie reprend son cours mais le passage des Compastiques a marqué la vie des enfants de Boanamary ainsi que les nôtres. Nous sommes toujours en contact avec eux et partageons des nouvelles mutuellement. Nos sincères remerciements aux Compastiques Martin, Roxane, Mariline, Camille sans qui cette expérience n'aurait jamais été pareille et à l'ONG FIHAVANANA qui a rendu tout ça possible. »

Les 4 Compastiques Martin, Mariline, Roxane, Camille