Retour sur la Lumière de Bethléem avec La Voix du Nord : Mathilde Garin est allée à Vienne pour chercher la lumière de Bethléem
Publié le 20 février 2015 avec les mots-clés: Actualités
Le 21 décembre dernier, La Voix du Nord a publié un article sur Mathilde, caravelle de notre Territoire Nord Val de Marque qui s'est rendue à Vienne.
Par Geoffroy de Saint Gilles
Peut-on relier Vienne (Autriche) à Tourcoing avec une bougie sans que la flamme ne s’éteigne ? Oui, Mathilde Garin l’a fait. En train. La lycéenne en Première scientifique au LICP, scoute de France depuis huit ans, est allée à Vienne pour chercher une lumière que d’autres scouts ont allumée dans la grotte de Bethléem, la ville de naissance de Jésus. « Cette tradition a plus de vingt-cinq ans, raconte la jeune fille. Une radio autrichienne permettait à un jeune d’aller en Israël et les scouts du monde entier ont perpétué cela. »
Lettre de motivation
Les années d’avant, Mathilde participait à la messe où était transmise cette lumière, l’apportait aux personnes isolées… Son chef scout, Alexandre, l’a motivée cette année pour postuler à ce voyage unique. « J’ai envoyé une lettre de motivation, j’ai constitué un dossier avec mes actions antérieures et j’ai récolté des témoignages sur ce que signifie la lumière ». Trois semaines avant le voyage, Mathilde apprend qu’elle est retenue. Son lycée autorise son absence et elle part pour un périple qui mêle voyage en train, messes et rencontres avec la dizaine de Français ayant la même mission qu’elle. Et les milliers de scouts du monde entier se retrouvant en Autriche. Le point final s’est passé dimanche dernier, à Saint-Christophe, à Tourcoing. Une petite centaine de croyants sont venus prendre cette lumière. Le soir, Mathilde a enfin pu dormir après trois jours sans sommeil. Déjà, elle songe à l’an prochain, à organiser une grande messe « pour réunir encore plus de scouts de la métropole à Tourcoing ».
Débat en classe
Pendant trois jours, la jeune fille a partagé son temps avec de jeunes croyants. Mais au lycée, l’ambiance change radicalement. « Je ne connais personne ayant la foi et aucun de mes amis ne va à la messe ». Mathilde vient chaque dimanche à Saint-Christophe, elle joue parfois de la guitare avec son père, alors que sa mère, animatrice en pastorale, accompagne à la flûte. Elle organise aussi une messe des jeunes et elle a donné des cours de caté sur son temps libre. « Depuis ma confirmation (sacrement qui renforce le baptême), ma façon de croire a changé. J’ai été élevée dans une famille croyante mais j’ai fait un vrai choix que je ne cache pas. Sur Facebook, je mets des photos de messes ou de rassemblements cathos, je n’ai pas peur d’afficher mes convictions. » Ce qui lui vaut des moqueries et même des attaques dans son lycée. « Nous avons eu, un jour, un débat en classe et je suis sortie en pleurs… J’étais seule face à tous les autres qui disaient que croire est idiot, que les prêtres sont tous pédophiles ou en couple, que tout cela n’est qu’une légende ringarde. Je ne me laisse pas marcher sur les pieds, même si je pleure après. »
Ça bouge à Tourcoing
Et Mathilde d’expliquer que l’on peut être catho « sans être d’une famille de 20 enfants, coincée ». Sa recette : « se rendre à Lourdes, à Taizé pour vivre sa foi avec des jeunes ». Et à Tourcoing, Mathilde peut compter, depuis plus d’un an, sur l’action de Charles Marie Rigail(lire ci-dessous), jeune prêtre qu’elle a connu plusieurs années avant son ordination : « Je sens que les choses bougent à Tourcoing », remarque la porteuse de lumière qui veut entrer dans une école d’ingénieur pour ensuite aider les pays en difficulté à bâtir des écoles et des routes. Et pourquoi pas des voies ferrées pour qu’encore plus de monde transporte la lumière de la paix de Bethléem, pour faire reculer l’obscurité.