Présentation du groupe
Avec "Savio" et "Val d'automne", Marcel Callo est le troisième groupe du Compiègnois. Le plus souvent appelé "NordCo" pour Compiègne Nord, le groupe s'étire de plus en plus vers l'Aisne. Réunissant une vingtaine de jeunes co-éduqués, par unité, le groupe ne cesse de grandir et ouvrira en 2018 une unité farfadet et deux unités compagnons. Sans réel point d'attache, les réunions se font le plus souvent à Choisy-au-Bac, Pierrefonds (La Chesnoye) ou Ribécourt. L'ensemble des jeunes travaille sur différents projets éducatifs autour du "HALP" (Habiter autrement la planète).
Qui était Marcel Callo :
*Cadet d'une famille de neuf enfants, dans un milieu profondément chrétien, il adhère à la croisade eucharistique, (renommée depuis Mouvement eucharistique des jeunes) obéissant à la devise : « Prie, communie, sacrifie-toi, sois apôtre » et entre chez les scouts de France. Plus tard, il quitte le scoutisme à regret, pour entrer à la Jeunesse ouvrière chrétienne (JOC) où il tient à privilégier la vie spirituelle comme source de toute action, dans un monde ouvrier très déchristianisé à cette époque. Devenu président de la section, il se dépense sans mesure pour assumer toutes sortes de responsabilités.
L'armistice de 1940 amène un grand tournant : les activités des associations sont officiellement interdites et les sections doivent agir dans la clandestinité ; on parle alors de « JOC des catacombes ».
Au lendemain du bombardement de Rennes, le 8 mars 1943, tandis que sa sœur Marie-Madeleine mourait sous les bombes, il reçoit l'ordre de partir en Allemagne au titre du Service du travail obligatoire. Il partit le 19 mars 1943 pour Zella Mehlis en Thuringe. Il continua l'action catholique de façon clandestine, n'hésitant pas à prendre des responsabilités et à participer à des activités interdites : réunions, récollections en des lieux différents réunissant des responsables jocistes de villes différentes, messes interdites...Seule organisation catholique clandestine au sein des Travailleurs forcés, la Jeunesse Catholique Ouvrière permit aux militants de divers mouvements d'action catholique venus de France de continuer leur pratique catholique en cachette, alors que le clergé allemand avait reçu l'interdiction de les assister religieusement.
Dès novembre 1943, Jean Tinturier, séminariste, l'avait incité à reprendre l'action catholique. Marcel entraîna alors avec lui d'autres camarades français, guère familiers de la fréquentation de l'église. Il se comporta « en missionnaire, pour aider ses frères jocistes ». Un groupe chaleureux se forma ainsi autour de lui. Il fut arrêté le 19 avril 1944 par la Gestapo, à la suite du décret de Kaltenbrunner du décembre 1943, le responsable des questions religieuses auprès de Hitler. Ce décret concernait : « l'activité de l'Action catholique française parmi les travailleurs français dans le Reich ».
Lors des interrogatoires à la Gestapo, il fut contraint de détruire tous les papiers de la JOC, les lettres, les photos de sa mère et de sa fiancée. Transféré le 27 avril 1944 à la prison de Gotha, il signa avec dix autres responsables jocistes, dont leur aumônier, le motif de condamnation suivant : « Par son action catholique auprès de ses camarades du Service du Travail obligatoire, a été un danger pour l’État et le peuple allemands ».
Début août, il fut réuni avec onze de ses camarades arrêtés pour action catholique dans une grande cellule que l'un d'eux dénomma « la chambre haute ». Ils prièrent ensemble devant une croix tressée avec des fleurs d' immortelles. Le 6 octobre 1944, ils partirent pour Flossenbürg, où ils furent immatriculés à l'entrée avec les numéros à la suite 28901 à 28910. Il fut transféré vers le 20 octobre à Mauthausen-Gusen II.
Là, il souffrit la faim et la soif, fut battu, travaillant dans l'usine souterraine B8 Bergkristall à St. Georgen/Gusen. Bientôt, à bout de force, il fut envoyé comme trois mille autres de Gusen II pour mourir à l'infirmerie aux portes de Mauthausen, à deux pas du four crématoire. Il y mourut d'épuisement, miné par la dysenterie, le 19 mars 1945.
Lors d'une rencontre à Strasbourg le 8 octobre 1988 avec des jeunes Européens, le pape Jean-Paul II a donné Marcel Callo comme modèle à la jeunesse d'Europe (avec l'Allemand Karl Leisner).*