Maëlle : « C’est en m’engageant, en discutant avec d’autres et en créant des projets que je me sens vraiment heureuse. »

SGDF Saint-Louis Poissy :
Bonjour Maëlle. Tu es cheftaine louveteaux-jeannettes (8-11 ans) depuis deux ans dans le groupe Scouts et Guides de France de Poissy. Mais quel est ton « vrai » métier ? 😉

Maëlle :
Je suis actuellement en licence 3 de gestion à Assas et j’aimerais intégrer une école de commerce à la rentrée prochaine.

SGDF SLP :
Avant d’être cheftaine, quels ont été les grands moments de ton parcours scout ?

Maëlle :
Ça fait longtemps que le scoutisme fait partie de ma vie. J’ai commencé en tant que jeune jeannette en 2007, ça remonte !... à l’époque où la chemise était encore jaune et le foulard vert et jaune ; et depuis je n’ai jamais arrêté.
J’ai eu la chance de vivre beaucoup de moments marquants : du simple camp en unité, au jamboree mondial au Japon, en passant par des camps jumelés, un jamboree national « Vis tes rêves ! » et un jamboree européen à Strasbourg chez les pionniers-caravelles !
C’est la richesse et la diversité de chacun de ces moments que je retiens et qui font que je suis toujours chez les scouts aujourd’hui.

SGDF SLP :
Qu’est-ce qui te plaît le plus dans ta mission actuelle auprès des enfants ?

Maëlle :
J’aime le contact avec les jeunes ! Quand je vois les événements qui se passent dans le monde, les atrocités que l’on découvre tous les jours ou presque dans les médias, je prends encore plus conscience de l’importance du scoutisme, où partage, vivre ensemble et acceptation des différences sont les mots d’ordre. Mon rôle de cheftaine m’aide à « changer les choses » à mon échelle, par l’éducation et la transmission de valeurs aux jeunes qui nous sont confiés. C’est le scoutisme qui m’a fait grandir et qui m’a aidé à construire ma personnalité. C’est ce scoutisme que je souhaite faire vivre à « mes » louveteaux-jeannettes aujourd’hui.

SGDF SLP :
Tu m’avais parlé une fois d’un moment particulièrement émouvant vécu lors du camp orange l’été dernier ?

Maëlle :
Oui, tout à fait ! 😉
En fait, en plein camp, un louveteau a dû partir prématurément pour des raisons familiales. C’était un louveteau un peu turbulent, qui faisait un peu le malin comme on dit. Nous étions tristes de le voir partir car nous voyions bien que ce camp lui faisait du bien et qu’il venait tout juste de rentrer dans « l’esprit » de ce camp.
Juste avant son départ, il a décidé de faire un petit discours devant toute la peuplade. Nous ne lui avions rien demandé mais il y tenait. Nous ne savions pas du tout ce qu’il allait dire. Nous pensions à de simples paroles, conclues par un classique « salut ».
Pas du tout. Nous avons été bluffés et avons été très touchés par ce qu’il a dit. C’était profond et sincère. Il a dit qu’il avait grandi, qu’il était en train de changer, qu’il était fier de lui et fier de la peuplade.
Ses mots, inattendus, nous ont bouleversés.
En tant que chef, on ne sait pas ce qu’on laisse, on ne voit pas instantanément les effets de nos actions et de nos paroles. Chacun les reçoit différemment. Et puis on est dans le feu de l’action. Mais quand on a des retours comme celui-là, qui plus est de la part d’un garçon d’apparence un peu hermétique, je dis bien d’APPARENCE, c’est très très touchant, extrêmement motivant et cela nous oblige à porter à tous la même attention.

SGDF SLP :
Si tu devais résumer les Scouts et Guides de France, en trois mots ?

Maëlle :
Projets : chaque année, un projet naît. Quand j’étais jeannette, le projet d’année était d’aider Dora à retrouver Babouche. Quand j’étais compa, le projet était d’aller faire de l’animation dans un camp de migrants. À chaque tranche d’âge ses objectifs !

Amitié : c’est aux scouts que j’ai rencontré les personnes les plus importantes de ma vie. Certaines sont parties, d’autres sont toujours là. J’y ai créé des amitiés fortes et sincères qui m’ont fait grandir.

Grandir : le scoutisme c’est un peu comme une école de vie. À chaque âge, on apprend à mieux vivre ensemble et accepter les autres tels qu’ils sont. À mon âge, on apprend à être patient avec les enfants, à comprendre leurs besoins, à leur proposer des activités, à organiser un camp. On apprend à communiquer en maîtrise, avec l’équipe de groupe, avec les parents. Tout un tas de choses qu’on n’apprend qu’ici !

SGDF SLP :
Depuis que tu es chez les SGDF, quelle est la plus grande ou la plus belle leçon de vie que tu aies apprise ?

Maëlle :
On peut apprendre de tout le monde. Chaque jour chez les scouts, j’en apprends plus sur moi, sur les autres. Mais la chose la plus importante, c’est que « le bonheur ne vient pas à ceux qui l’attendent assis ». C’est en m’engageant, en discutant avec d’autres, en créant des projets que je me sens vraiment heureuse.

SGDF SLP :
Si tu devais adresser un message aux jeunes adultes qui veulent faire du bénévolat chez les SGDF et qui n’ont jamais été scouts avant ?

Maëlle :
Si vous hésitez, eh bien c’est le moment de vous engager ! Le scoutisme permet de créer du lien, faire des rencontres, vivre dans la nature... Ça vous plaira forcément. En tant que chef, on donne de notre temps pour faire grandir des enfants. On n’est ni leurs profs ni leurs parents, c’est une tout autre approche de l’éducation. En plus, ça nous responsabilise et nous apprend à travailler en équipe. Si on s’organise bien, le temps consacré à l’organisation est minime, le reste c’est du plaisir !

Propos recueillis par Emmanuel Cauchois
0ctobre 2020