Témoignages

Chefs, cheftaines, responsables de groupe, chargés de mission... Ils témoignent de ce qui les pousse à être bénévoles au sein de l'association.

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D'anciens chefs témoignent

S'engager comme chef ou cheftaine, c'est bien sûr se mettre au service des jeunes, mais quelle formidable expérience que ces années de maîtrise ...

Nicolas et Arnaud nous en parlent :

Je m'appelle Nicolas, j'ai été chef Scout de France au Vésinet pendant 4 ans dans les branches scouts (8-11 ans) et louveteaux (11-14 ans).
Etre chef scout a été ma première expérience de prise de responsabilité.
Cela m'a donné l'opportunité de m'investir dans un engagement sur la durée
pour permettre à des jeunes d'être eux-mêmes acteurs de leur vie. Cela a été aussi l'occasion d'apprendre l'animation et le rôle de directeur de camp à travers les formations qui m'ont été proposées.

Ce service m'a apporté de très grandes satisfactions. D'abord, celle de voir des jeunes sous ma responsabilité devenir plus débrouillards, plus proches de la nature ou plus respectueux de la parole donnée. Aussi, celle de la reconnaissance d'enfants après un grand jeu ou en découvrant une nouvelle activité.

Je conseille donc à tous les jeunes qui souhaitent donner un peu de leur
temps de prendre la suite. Je pense qu'ils ne le regretteront pas !

Nicolas

Après quelques années de scoutisme en tant que jeune, j’ai continué au sein de la maîtrise scoute durant 3 ans et 5 camps.
Il s’agit de la suite logique qui incombe à tout jeune impliqué, intéressé et motivé par ses années de scoutisme, mais en réalité c’est un choix important. On a des responsabilités, on doit faire preuve de motivation et de dynamisme car nous sommes les éléments moteurs de la troupe, on doit prendre des initiatives et montrer l’exemple. Mon expérience de chef m’a permis de développer une certaine rigueur et mon sens de l’organisation notamment quand j’étais chef de camp ! J’ai aussi appris à être diplomate, j’ai acquis de l’autorité, j’ai progressé au niveau de l’animation, j’ai échangé avec les jeunes, bref j’ai appris beaucoup de choses, mais j’ai surtout gardé de très bons souvenirs et de très bons amis.

Arnaud

Etre chef : une expérience marquante

Chef ou cheftaine, une expérience forte qui compte ...

Du temps, de l'engagement, de l'organisation, du bonheur, des fous-rire, des responsabilités, du partage et tant d'autres choses ...

Simon, chef scout :

"Après 2 années de classe prépa, je voulais m’investir dans un projet où je puisse en même temps donner et recevoir. Bien que n’ayant quasiment jamais pratiqué le scoutisme, je me reconnaissais a priori assez bien dans ce mouvement où l’éducation des jeunes passe par le jeu, le sport et la vie en patrouille dans la nature. Si le scoutisme est très engageant notamment dans l’organisation des activités, ce qui me motive avant tout c’est la relation privilégiée que l’on a avec les jeunes. En les accompagnant pendant une ou deux (ou 3, 4…) années de projets et autant de camps, nous prenons conscience du véritable rôle de modèle que l’on représente à leurs yeux et ceci est très responsabilisant. Mais à travers les scouts transparaît aussi d’une certaine manière notre propre jeunesse et c’est pourquoi je pense qu’être chef scout me permet de mieux me connaître."

Amélie 23 ans, ancienne cheftaine Jeannettes :

"Etre cheftaine m'a aidé à grandir, en me permettant de vaincre ma timidité et de m'ouvrir aux autres, en particulier aux plus jeunes. Cà a aussi été une fabuleuse occasion d'apprendre à être responsable, de développer mon sens de l'organisation, et de canaliser mon stress : gérer la vie de 25 personnes pendant une semaine, ce n'est pas rien. Sans parler des moments de fou rire, de joie, et du bonheur de voir mes jeannettes heureuses..."

Pauline et Marie-Laure - anciennes cheftaines Jeannettes et Guides.

"Nos années de guidisme en tant que cheftaines ont été une expérience très enrichissante. Ces années ont été marquées par des moments forts, les rencontres, les animations, les prières et surtout les fous rire. Nous avons appris le sens des responsabilités. Le travail en équipe nous a fait découvrir que la richesse de nos différentes compétences est la clef de la réussite d'un projet. Cette expérience nous sert encore aujourd'hui. Elle nous a fait mûrir et prendre conscience de l'importance de s'ouvrir aux autres et de partager."

Pierre Rosset témoigne

De nombreuses années de scoutisme, commencées en pleine guerre 39-45 ...

J'ai commencé par être louveteau en 1942, sous l’occupation allemande. Le scoutisme était alors interdit. Nous le vivions dans la clandestinité, c’est à dire sans uniforme ni signe extérieur, à la barbe des allemands que nous croisions quotidiennement en ville, exerçant sur nous par leur uniforme et leur domination une fascination qui nous terrorisait un peu. Le scoutisme se dissimulait sous les apparences d’un patronage anodin. Nous devions nous cacher pour les cérémonies officielles qui avaient lieu en local fermé. Là, tout se déroulait discrètement et sans élever la voix pour ne pas être entendu du dehors car on vivait dans un climat de sourde surveillance. Je me souviens aussi du lever des couleurs dans la salle paroissiale où nous avions notre local. J’étais ému à la vue de ce drapeau tricolore qu’à peine monté on redescendait pour le replier soigneusement et le faire disparaître, bien caché dans un placard. Il n'y avait que la croix gammée pour pavoiser les édifices publics !

Le 6 août 1942 fût au cours d'un camp d'été le jours de ma promesse louveteau dans la crypte de la cathédrale de Chartres. Un défi des cheftaines. Là, avec un culot monstre, les louveteaux ont poussé ce qu’on appelle le grand hurlement, comme cela se faisait pour la circonstance. Après quoi, les insignes et foulard, et tout ce qui aurait pu nous compromettre, ont été enfoui promptement au fond des sacs et nous sommes remontés en désordre au grand air pour continuer à vivre notre idéal dans la clandestinité.

Au lendemain de la guerre, le souvenir qui m’a marqué est la Saint Georges célébrée solennellement un dimanche de 1945. Les scouts se sont rassemblés par milliers à Paris pour un grand défilé en uniforme. Cela ne s'était jamais vu. Je pense que les autorités, comme nous-mêmes, avons pris conscience de ce que nous représentions dans un pays déjà très travaillé par les courants marxistes. A la tribune d’honneur se trouvait entre autres, Lady Baden Powell, survivante de son mari, venue spécialement. Le gamin de 13 ans que j’étais prenait conscience en même temps que des milliers d’autres de ce que nous avions vécu dans la clandestinité. C’était impressionnant de réaliser que non seulement le scoutisme n’avait pas décliné au cours des années de guerre mais qu'il s'était au contraire développé et renforcé.

Quelques années après cette guerre, lors d'un camp d'été en Allemagne en qualité de routier rattaché au clan de Versailles, j'ai fréquenté une troupe scoute allemande de Freiburg in Brisgau. Il faut savoir que ce genre de rencontre n'était pas toujours très apprécié à l'époque. Pourtant, l'objectif à terme était de tenter de réconcilier deux peuples ennemis depuis 3 guerres. L'entreprise très décriée par certains courants politiques paraissait osée, mais n'a-t-elle pas fini par porter des fruits si l'on en juge par l'étonnement que ce fait peut soulever chez les jeunes d'aujourd'hui ?

Quelques années plus tard, j'ai été envoyé en Allemagne pour effectuer mon service militaire dans les anciennes forces d'occupation. L'Allemagne était alors divisée en 4 zones tenues par les Américains, les Anglais, les Français et les Soviétiques. C'est cette dernière zone occupé par l'armée soviétique qui est devenue l'Allemagne de l'Est, les 3 autres ayant bien auparavant fusionné pour constituer la République Fédérale d'Allemagne. Il est intéressant de souligner qu'à l'occasion de ce service militaire, les circonstances m'ont permis de revoir ce chef scout allemand avec lequel nous avions fait un camp. Lui étant alors officier de police est venu me chercher avec sa moto jusque dans ma caserne pour me conduire chez ses parents où j'ai passé quelques jours. Il fallait des laisser-passer car ce n'était pas banal. Il est entendu qu'un policier allemand en moto avec un militaire français à l'arrière ne passait pas inaperçu. C'est ainsi que se nouent les amitiés durables car je suis resté ami de cet allemand. Ainsi, le 14 juillet dernier, nous étions précisément mon épouse et moi invités à ses noces d'or à Freiburg. Des photos émouvantes projetées au cours du repas festif ravivaient ce passé étonnant et si riche. Un voisin de tables parlant correctement français, ancien chef scout lui aussi et ayant participé après la guerre à des camps de formation en France, me citant Michel Rigal et Michel Menu, nos anciens Commissaires Nationaux, m'a dit combien il avait tiré profit du scoutisme.

Ce que je retiens du scoutisme de mon époque c’est le fort élan spirituel qui, dès l’origine, l’a marqué. Il y a eu l'empreinte notamment du Père Sevin à qui nous devons une quantité de nos chants et notre cérémonial. Cela semble avoir un peu disparu. Nombreux sont les prêtres que j'ai connus, sortis du scoutisme, un terreau favorable. Au cours des camps par exemple, la messe quotidienne avec la présence d’un aumônier à temps plein et participant à l’ensemble des activités a été un atout inestimable.

En 1938, la cheftaine d'un de mes frère plus âgés qui était alors louveteau est entrée dans un ordre missionnaire, lequel l’a envoyée en Afrique. Elle en a précédé d’autres qui ont rejoint dans son sillage divers monastères. C'était assez fréquent, au point qu’il a fallu attendre 1947 à Viroflay pour que ce même frère devenu chef de troupe, épouse une cheftaine de louveteaux. C'était une première, le début des exceptions !

J’ai suivi d’assez loin l’évolution du scoutisme. J'ai été un moment dans un encadrement de patrouilles libres à Troyes vers les années 1960. Ensuite le mouvement a été affronté aux questions que se pose notre société actuelle. A mon avis, ce qui importe, c’est de réaliser l’Unité au-delà des apparences, en considérant ce qui relie ses diverses branches du scoutisme et à favoriser l'entente et l'harmonie : le développement de la personnalité, le dépassement de soi, le sens de l’effort, et aussi la sanctification personnelle en tant que membres d’une même Eglise. Sur ces différents points, il me semble que le scoutisme doit rester une école de formation qui prépare à la vie.

Les premières années du groupe

François Roussel, scout en 1927 au Vésinet, puis chef de troupe jusqu'en 1938 nous raconte les premières années du groupe.

Voici les photographies (ci-dessous) que j’ai retrouvées et qui datent du temps où j’étais chef de troupe, dont le siège pour une raison dont le souvenir m’échappe, se trouvait sur la paroisse Sainte Pauline. Je les situe vers 1938.

J’avais pour adjoint Michel CALMETTE. Il y avait 4 patrouilles. Celle qui figure sur les photos était la patrouille des Cigognes dont le chef était Yves Cavy. La troupe a fonctionné jusqu’en 1939 : la mobilisation en 1938 (novembre) puis celle de 1939 ont mis fin à ma qualité de chef de troupe : j’étais officier et donc mobilisé aux deux évènements.

Je garde également des souvenirs précis des périodes précédentes. A la fondation en 1927, le local scout était sur Sainte Marguerite. Parmi les fondateurs : Jacques Cagnet qui a quitté pour entrer à Saint Cyr et mon frère Jacques qui a poursuivi. Nous avons eu très vite un aumônier merveilleux, venant de Versailles Monseigneur ASSEMAINE, à l’époque abbé mais que nous, les Roussel, avions connu en Rhénanie à Coblence, alors qu’au service militaire iil était directement rattaché à Monseigneur REMOND, un homme truculent et célèbre par ses réparties et devenu évêque de Nice.

Parmi les personnalités qui nous visitaient, il y avait l’abbé RICHAUD devenu évêque et Cardinal à Bordeaux. Il avait plaisir à entendre les voix de la troupe qui, dirigée par mon frère Jacques se plongeait dans le « Montjoie » et l’exécutait à quatre voix.

Et puis il y a eu un camp dont mes souvenirs sont précis : il se déroulait en 1929, au Planet d’Argentières à l’aplomb du glacier. La troupe au complet dirigée par Louis PRECHAC, lequel nous faisait marcher à un train d’enfer au grand effroi de l’aumônier ASSELAINE qui s’efforçait de le modérer.
J’avais dans ma patrouille un charmant garçon : Olivier GAULARD. Au retour d’une escapade qui nous avait entraînée sur la mer de glace et jusqu’au refuge du Couvercle, il a eu une chute due à une ostéomyélite. Le retour s’est fait sur un brancard jusqu’au Vésinet. Il a été opéré d’urgence par le Dr LARGET à St Germain, s’est rétabli et est mort par la suite de façon tragique.

Nous avions aussi dans la troupe un garçon charmant James VERAGEN dont la mère était d’origine irlandaise. Il m’a succédé en 1935 alors que j’étais conseiller municipal.

Après la guerre, dans les années 50 à 60, j’avais plaisir à convoquer au Vésinet tous les anciens de la troupe à Ste Marguerite pour que Mgr ASSELAINE célèbre une messe où toute l’assistance reprenait les chants religieux de nos messes de camps et terminaient par le chant de la promesse.

Ce furent des moments bien sympathiques. Cela a continué jusqu’à ce que je quitte Le Vésinet avec ma famille, nommé à l’ambassade de France en Suède et alors les liens se sont distendus.

François ROUSSEL

Pierre Vallée se souvient ...

Un témoignage exceptionnel sur la vie de la troupe et les premiers camps (1927-1930)

La patrouille des Cigognes
Cher Monsieur et camarade,

Pour répondre à votre souhait et alors que mes neurones vieillissants sont encore capables de véhiculer quelques souvenirs du passé, je vais m’efforcer de vous apporté un résumé succinct de ce que fut notre troupe de scouts vésigondins, de sa création jusqu’au moment où j’ai dû la quitter pour poursuivre mes études universitaires.
(...)
Nous dépendions, dans ce domaine, de la ville de Versailles où fleurissaient deux troupes dynamiques. Quelques contacts furent pris avec elles par certains de nos parents chrétiens et progressivement se pointe dans nos esprits l’idée d’une troupe scoute au Vésinet. Mais il fallait résoudre, au préalable, le problème du choix d’un chef scout, qu’on appelait à l’époque « Scoutmestre », et que Versailles n’était pas en état de nous procurer. Après de nombreux contacts et de multiples négociations se dégagea le nom d’un homme que personne ne connaissait. Il habitait Route de Croissy, près du Rond Point du Pecq, en compagnie de sa mère. C’était un prêtre d’une quarantaine d’année, ancien militaire d’active et qui venait d’entrer en Sacerdoce.

Il s’appelait l’Abbé Hyon et sera toujours pour nous un grand frère très aimé. Malheureusement, il était invalide de guerre ce qui freinait sa mobilité.

Dès l’origine, se créèrent, entre lui et nous, des liens affectifs profonds. Bien sûr, à l’âge que nous avions nous le taquinions souvent pour la manie qui était la sienne de manier le sifflet à la bouche pour nous commander le garde à vous. Nous l’appelâmes Tututu.

Grâce à son dynamisme, deux patrouilles furent rapidement constituées : celle des Hirondelles, celle des Cigognes, auxquelles s’adjoindra plus tard celle des Ecureuils. (...)
(Lisez la suite du témoignage de Pierre Vallée dans le document attaché)

P.Vallée se souvient