Histoire

Publié le 26 décembre 2014 avec les mots-clés: Actualités

Guy de LARIGAUDIE (1908-1940)

Guy de LARIGAUDIERue LarigaudieDébuts difficiles.

Il poursuit ses études et devient bachelier en 1926. Il s'interroge alors sur sa vocation et se demande s'il ne ne sera pas missionnaire. Il entre au Séminaire d'Issy et étouffe bientôt entre ses murs. A l'été 1927, il est obligé de partir au Périgord pour se reposer, et tâcher de trouver un équilibre entre ses aspirations et ses possibilités. S'ouvre alors pour lui une très longue année de repos et presque de prostration. En 1929, ses parents l'envoient à Villard de Lens pour compléter une guérison problématique. Dans l'air vivifiant des Alpes, il quitte soudain la chaise longue pour une paire de skis et redresse ainsi le cours de sa santé, en même temps qu'il se découvre un énorme appétit de vivre et une vocation pour l'écriture. En octobre 1930, il doit faire son service militaire au 6ème Régiment de Cuirassiers stationné à Verdun. La vie au grand air lui convient très bien et il se passionne pour les chevaux, trouvant les officiers "épatants" et ses camarades "de braves types". Il fait un stage à Saumur et passe au 9ème Dragons à Epernay. Pour un peu la carrière militaire le tente, mais il est démobilisé en 1931 et se doit de trouver un emploi... Il a 24 ans et pas de situation.
1932 restera pour lui une année noire quand, de guerre lasse, il se présente au Q.G. des Scouts de France et demande au rédacteur en chef de la revue, Maurice de Lansaye, de lui publier quelques nouvelles ou contes qu'il a dans une sacoche. Une amitié entre Guy de Larigaudie et Maurice de Lansaye se noue bientôt. Une intelligence entre "gens de plume", puisque le rédacteur du "Scout de France" a lui-même publié un roman chez de Gigord, "L'aventure du roi Torla". Il commande alors à Guy un roman pour la revue. Et c'est la sortie de "Yug" (anagramme de son prénom) qui paraît en feuilleton début 1933 (voir aussi à littérature).

Le scoutisme et ses débuts littéraires.

Entre ses préoccupations de travail, Guy de Larigaudie poursuit aussi des études de droit et consacre ses loisirs auprès d'une troupe scoute dont il a pris la direction à Montmartre. Il s'occupe avec dévouement et affection des garçons de cette unité, et non seulement, il consacre ses dimanches à organiser des grands jeux dans les bois de Verrières, mais il ne se passe pas de jour qu'il n'ait un lien avec ses CP, ou tel scout en difficulté. Fidèle à la messe matinale il prie pour eux.
Mieux encore, il nourrit son inspiration littéraire du scoutisme vécu avec sa troupe et au cours des différents camps. En effet, "Yug" est un succès et son ami Maurice de Lansaye le présente chez de Gigord où le roman est repris dans la collection "Feu de Camp" et paraît , cette fois en livre, en octobre 1933. Au même moment, Guy est reçu à son examen de droit et se voit commander de nouveaux manuscrits. Il écrit successivement "Raa la buse", "L'îlot du grand étang" et donne une suite à Yug avec "Yug en terres inconnues". Il quitte la direction de sa troupe pour entrer à la Route naissante, où il découvre le Père Doncoeur qui transcende "la Route du succès" de Baden Powell* en une "Voie, une Vérité et une Vie " ,toute orientée vers la découverte de Notre Seigneur Jésus-Christ.
Le 24 décembre 1933, il participe à l'un des premiers Noëls routiers, celui de Larchant. A l'issue de la veillée, il fait son départ Routier. Il ne sait pas encore qu'en recevant les trois couleurs jaune, verte et rougee du noeud d'épaule, le rouge sera pour lui réellement "la couleur du sang versé et du dévouement, les deux seules choses dont il ne faut pas être économe" ! Entre ce "départ" et sa mort en mai 1940, ce fut pour lui une succession de découvertes émerveillées.

L'appel des voyages.

Il débute d'abord par l'Autriche pour de courtes vacances de skis payées avec ses droits d'auteur et qui lui permettent de préparer un ouvrage futur "La Légende du ski", puis il part pour l'Angleterre et l'Australie avec la petite délégation (Schlemmer, Lansaye, Drapier...) se rendant au Jamboree national de Frankstone par la ligne régulière maritime. "Vingt scouts autour du monde" est le livre qu'il écrivit à son retour et où il témoigne de sa grande sensibilité à la mer, au soleil, au climat, à la vie...
Entre deux voyages, il trouve le moyen de reprendre ses activités de routier, de faire des conférences et de signer des contrats aux Editions Desclée de Brouwer, tandis qu'il prépare pour les Editions Alsatia et la collection "Le Signe de Piste", dont Maurice de Lansaye
est devenu directeur, un nouveau roman scout, "Le tigre et sa panthère".
En août 1935, il part pour les Etats-Unis en empruntant le nouveau paquebot "Normandie". Il fait ensuite un périple dans le continent nord-américain, ayant prévu des arrêts à Whashington, Saint-Louis, Santa-Fé, Los Angeles, San Francisco. Tout lui est bon pour découvrir le pays, depuis la conférence sur la France qu'il fait devant un public enthousiaste à l'Université de Californie, aux rassemblements indiens du Colorado en passant par Hollywood où il a la chance de fréquenter quelques "stars" du cinéma de l'époque.
Au début de 1936, il est à Thaïti où il est littéralement envoûté par les îles : "le climat, la douceur de la race thaïtienne, les fleurs, les chants et les danses créent une atmosphère trouble qui englue l'âme et le coeur". Logé dans une case du bord de l'eau, il se lève tôt et va du lit dans la mer... De retour aux USA, il a épuisé ses ressources et il cherche du travail. Il devient plongeur dans un restaurant de San Francisco, où il lave des milliers d'assiettes pendant 10 heures par jour pour trente dollars par mois !
Il parcourt ensuite la grande Prairie, et termine par Montréal auprès des scouts canadiens. Il revient en France sur un cargo où il commence son nouveau livre "Par trois routes américaines". A son arrivée, le 23 mai 1936, il ne lui reste qu'un franc cinquante en poche ! Il a vite repris contact avec le scoutisme, il participe au camp d'été de la XXXIème Paris et, en septembre, assiste à un camp-école de chefs Routiers au Breuil*.

Le Raid Paris-Saïgon.

Il est maintenant connu des éditeurs et de la presse où il a ses entrées et il prépare avec un autre routier, Roger Drapier, un raid automobile qui devrait relier Paris à Saïgon. Effectivement, avec une vieille Ford d'occasion (décapotable, 19cv, 4 cylindres) qu'ils baptisent "Jeannette", ils vont en sept mois réaliser ce tour de force, pour l'époque, de faire passer leur inoubliable "Jeannette" à travers le delta du Gange, et à lui faire grimper la chaîne birmane, jusque là réputée infranchissable par un tel véhicule ! Ils partirent du Jamboree de Vogelenzang en Hollande, où leur départ fut largement médiatisé, soutenus par les milliers de scouts présents, et leur équipage béni par le Père Forestier.
Ces deux routiers en uniforme, après avoir surmonté les pires difficultés, risqué la noyade, les chutes en de profonds ravins, la jungle, la boue, la neige et le soleil ardent, recoivent finalement un accueil enthousiaste à Saïgon. La "Jeannette" est vendue aux enchères, rachetée par une meute de louveteaux (soutenue par leurs parents) qui la rend aux deux Routiers (restée en Indochine, il semble que cette pièce historique n'ait pas résisté à l'invasion japonaise qui rafla tous les métaux !), tandis que Ford leur offre une voiture neuve!
Les deux compagnons se séparent le 12 mai 1938. Bien entendu, le sujet de leur voyage fait l'objet d'un nouveau livre : "La route aux aventures" écrit sur le bateau du retour alors que Guy avait appris que Plon acceptait son manuscrit, "Résonnance du Sud".

Le Routier de Légende.

A trente ans, il restait au jeune écrivain à faire la traversée la plus dangereuse, celle de son véritable devenir et de sa propre vocation. Il crut l'avoir trouvée dans le service des lépreux, et la fondation d'une troupe scoute dans l'un de ces pays frappé par le fléau.
Il met la dernière main à un livre sur le Périgord auquel il pensait depuis plusieurs années et qu'il intitule "Le chant du vieux pays". C'est alors que la guerre le surprend, tandis qu'il avait déjà écrit une grande partie de ce qui fut plus tard "Etoile au grand large" et qui reste encore pour beaucoup un maître livre de réflexions et de pensées.
Ce cavalier émérite eut la chance de servir dans la cavalerie. Dernier chevalier d'une époque révolue. Le soir du 11 mai 1940, il tomba mortellement frappé alors qu'il animait un terrible combat au corps à corps à la frontière du Luxembourg. On retrouva sur lui une lettre qu'il n'avait pas eu la possibilité de poster, et qui indiquait clairement qu'il avait presenti sa fin. Parlant du scoutisme auquel il pensa jusqu'au bout, il en disait: "J'avais rêvé de devenir un saint et d'être un modèle pour les louveteaux, les scouts et les routiers... L'ambition était peut-être trop grande pour ma taille, mais c'était mon rêve..."
Eh bien non, ce rêve n'était pas démesuré, depuis 1940 toutes les générations de scouts dignes de ce nom qui se sont succédées ont gardé la mémoire du "Routier de Légende". "Etoile au grand large" et le "Beau Jeu de ma vie" publiés après sa mort et complétés par des lettres écrites à sa famille ont été souvent réédités, tant son aventure intérieure reste un modèle pour toutes les aventures.

 

Charles de Foucauld (1858-1916)

CharlesDeFoucaultCharles de Foucauld est né à Strasbourg le 15 septembre 1858. Son père, le vicomte de Foucauld de Ponbriand, meurt en 1864 ; sa mère le suit quelques mois plus tard. Orphelins, Charles et sa jeune sœur Marie sont alors recueillis et élevés par leur grand-père maternel.

Au terme d’études secondaires au lycée , Charles de Foucault passe avec succès son baccalauréat. Le jeune homme se détache de la religion. Il intègre bientôt l’école de Saint-Cyr et cultive un genre de vie dissolue en compagnie de ses camarades de promotion. Reçu en 1876, Charles de Foucauld se dirige alors vers l’école de cavalerie de Saumur. L’héritage dont il bénéficie lui permet cependant de disposer désormais de revenus confortables qu’il s’emploie bientôt à dépenser lors de soirées agitées...

Reçu à l’école de Saumur, Charles de Foucault est nommé en Algérie où il intègre son régiment, le 4e Dragons (qui deviendra le 4e Chasseurs d’Afrique). Cantonné à Sétif, sa conduite fait scandale. Il entre en conflit avec sa hiérarchie au sujet de la compagnie d’une maîtresse avec laquelle il s’affiche. Rayé des cadres de l’armée pour indiscipline en février 1881, il est cependant réintégré sur sa demande quelques mois plus tard. Il part ensuite en Algérie, à Mascara. La monotonie de son existence l’incite à trouver une occupation dans l’étude de l’arabe et de l’Islam. C’est une révélation.

"L'islam a produit en moi un profond bouleversement. La vue de cette foi, de ces âmes vivant dans la continuelle présence de Dieu, m'a fait entrevoir quelque chose de plus grand et de plus vrai que les occupations mondaines !"

Désireux d’entrer plus avant en contact avec la civilisation arabe, Charles de Foucauld demande alors un congé. Celui-ci lui est refusé. Il démissionne. Après avoir vécu à Alger une année entière, il entreprend un voyage au Maroc, parcourant le désert du mois de juin 1883 au mois de mai 1884. Il doit alors se déguiser . Charles de Foucauld racontera par la suite son périple dans un ouvrage, Reconnaissance au Maroc, publié en 1885. La masse considérable de renseignements ethnologiques accumulés lui vaudra à cette occasion la médaille de la Société de Géographie de Paris. Le voyageur est de retour en France. Mais la vie parisienne l’ennuie. Il repart à Alger où il s’éprend d’une jeune femme . Cependant un nouveau périple dans le désert maghrébin décide de sa vie sentimentale : il choisit de façon définitive le célibat.

Un séjour à Paris, de février à octobre 1886, lui permet de rencontrer l’abbé Huvelin, vicaire de la paroisse saint Augustin. Ce dernier le convainc d’entrer en religion. L’année 1887 est consacrée à un pèlerinage en Terre Sainte. A son retour, il entre au mois de janvier 1890 au monastère de Notre Dame des Neiges, situé en Ardèche. Puis vient un nouveau départ vers l’Orient et la Syrie. Charles de Foucauld rejoint la Trappe de Cheikhlé en juin 1890. Il y restera six années. Cette nouvelle existence cénobitique est faite de méditations ; les moines s’emploient également aux travaux des champs et à la construction de routes. Il prononce le 2 février 1892 ses vœux monastiques. Charles de Foucauld prend alors le surnom de frère Marie-Albéric.

Très tôt, le moine est désireux de s’affranchir de l’existence collective pour une expérience érémitique. Il se voit opposer un refus et doit gagner le monastère de Staouéli en Algérie. Puis il part pour Rome afin de suivre des cours de théologie. Cependant, l’abbé général des Trappistes est bientôt convaincu de la vocation personnelle de Charles de Foucault. Il le dispense de ses vœux le 23 janvier 1897.

Charles de Foucauld repart alors en Palestine et y mène de mars 1897 à mars 1900 une vie d’ermite. Installé dans une modeste cabane chez les Clarisses de Nazareth, il s’emploie comme domestique. Ses méditations le conduisent alors vers une nouvelle orientation dans sa vie spirituelle : l’apostolat.

A la fin du mois d’août 1900, Charles de Foucauld s’embarque pour Marseille, gagne le monastère de Notre Dame des Neiges où il se prépare au sacerdoce. Ordonné prêtre à Viviers le 9 juin 1901, le Père de Foucault s’installe à Béni-Abbés dans la Sahara occidental. En 1905, il se fixe près de Tamanrasset dans le but d’évangéliser les Touaregs. Vivant de ses productions artisanales, il allait accomplir un immense travail intellectuel : l'étude de la langue et de la civilisation touarègues.
En 1905 débuta la phase préparatoire de cet énorme dictionnaire, achevé près de onze ans plus tard, en 1915, il effectue quelques allers et retours entre Alger, la France et Tamanrasset .Il cherche un lieu ou il peut trouver un peu de fraîcheur en été,se sera l'Assekrem, situé à 80 km de Tamanrasset.

Le 1er décembre 1916, le Père Charles de Foucauld est assassiné par un groupe de pilleurs touaregs. Il avait 58 ans.

 

Déclaration officielle des Scouts de France

Première troupe d'Aubenas le 25 août 1927

Voici la déclaration officielle pour la constitution de l'association
"Les Scouts de France - Première Troupe d'Aubenas"
faite par Marcel Molle le 25 Août 1927 :

Déclaration de l'Association Scouts de France d'Aubenas
Déclaration de l'Association Scouts de France d'Aubenas le 25 août 1927

 

 

Récépissé préfectoral de 1927

Voici le récépissé préféctorale de déclaration de l'association
"Les Scouts de France" - recepissedeclarationassociationscoute2Première Troupe d'Aubenas"