Taizé
Publié le 11 mai 2018 avec les mots-clés: Actualités
Voici le témoignage d'un pionnier de son retour du séjour à Taizé. Un témoignage qui donnera envie (on l’espère) aux pionniers et caravelles de vivre cette expérience l'année prochaine en caravane.
J'ai passé 4 jours à Taizé. Quatre super jours. Quand j'en suis revenu, je me suis demandé pourquoi ça marchait si bien.J'aime rarement aller aux messes et je passe mon temps à scruter la fin de la célébration. Alors pourquoi, pendant ces 4 jours, me suis-je toujours rendu à l'église bien avant le début de la prière ? Pourquoi restais-je toujours un peu à la fin même si les frères avaient déjà quitté l'église et alors qu'un repas chaud ou une bonne ambiance musicale m'attendait à l'extérieur ? En fait, pourquoi ai-je tant aimé Taizé ?Tout d'abord, je crois qu'une des choses qui m'a le plus plu est que Taizé représente l'idée que je me fais de la vie d'un chrétien : basée sur 3 piliers : Prière, Service, Echange.La prière, elle y était, bien sûr, 3 fois par jour. Et quelles prières ! Des chants simples, très calmes, entonnés par toute l'assemblée, en 4 voix. Des chants dans toutes les langues que, même sans arriver à les prononcer parce que l'allemand ou le polonais c'est trop dur, tu trouves magnifiques. Et bien sûr, ces 10 minutes d'un silence absolu. J'ai aimé ces prières car je me sentais en pleine communion avec tous ces gens, qu'ils fussent catholiques, protestants ou orthodoxes. Je comprenais enfin cette parole de Jésus disant qu'il se trouve au milieu de ceux rassemblés en son nom. On y rencontre Dieu dans la beauté de la simplicité.Le service, donner de son temps, de sa force et de sa volonté aux autres pour l'intérêt collectif, était au coeur du séjour. Là-bas, aucun professionnel, seulement des "pèlerins" à qui on donne des tâches à faire : nettoyer les toilettes, préparer le repas, organiser la répartition des nouveaux arrivants ou s'occuper du bon déroulement des prières (ces deux dernières, données à ceux restant longtemps). Personne n'est là exclusivement pour lui-même, chacun a une chose attribuée pour pouvoir s'occuper du bien être des autres et ainsi que tout se passe bien pour tout le monde.L'échange, enfin, les rencontres, les discussions et les débats, le fait de confronter ses idées, de remettre en question, d'ouvrir son esprit... Déjà, on rencontre de nouvelles personnes, français ou étrangers ! J'ai pu parler avec des allemands avec qui j'avais nettoyé des toilettes, prendre mon dîner avec un sud-coréen de passage que j'avais vu à un atelier sur les relations christiano-musulmanes, ou encore parler avec des jeunes françaises portant des panneaux "Free Hugs"! Ensuite, il existe des ateliers l'après-midi où l'on peut discuter d'un sujet proposé : la démocratie, l'Islam... Toujours très intéressants. Et bien sûr, un échange sur un texte biblique le matin, avec un frère puis en groupe.Au delà de ça, ce que j'aime plus que tout à Taizé, c'est cette volonté d'unité. Cette communauté est œcuménique et même les non-chrétiens peuvent venir. Le but n'est pas la conversion, le pardon ou je ne sais quoi... Le but est défini par chacun, selon ce qu'il est venu chercher à Taizé. Chacun peut y venir partager sa bonne humeur ou confier sa détresse aux prêtres ou aux frères.Personnellement, j'en aurais retiré beaucoup de joie, une certaine paix intérieure, et la conviction (grâce à un prêtre) que toutes ces histoires d’Églises, de catholicisme, de protestantisme... n'ont que peu de sens quand on voit à quel point il est facile de prier en communion. Parce que nous sommes tous les mêmes : Chrétiens.